Marco Rubio a informé les dirigeants républicains du Congrès qu'il s'opposera à leur réforme fiscale si leur proposition ne prévoit pas une expansion plus généreuse du crédit d'impôts pour enfants. Le sénateur de Floride est épaulé dans sa démarche par son collègue de l'Utah Mike Lee, qui s'est pour sa part dit indécis quant à son vote sur la réforme.

Compte tenu de l'opposition annoncée du sénateur républicain du Tennessee Bob Corker, les dirigeants républicains du Congrès devront trouver les moyens de satisfaire «Little Marco» et son complice s'ils veulent sauver leur réforme.

Rubio et Lee veulent veulent faire profiter de l'expansion du crédit d'impôts pour enfants à des millions de familles qui ne gagnent pas assez d'argent aujourd'hui pour y avoir droit. Leur mesure coûterait un montant additionnel de 80 milliards de dollars sur dix ans.

Mon petit doigt me dit que Little Marco va rentrer dans le rang.

Cela dit, cette histoire illustre le casse tête devant lequel se trouvent les dirigeants républicains du Congrès. Demain, ils doivent présenter le texte de consensus sur lequel le Sénat et la Chambre des représentants devront se prononcer la semaine prochaine avant d'être promulgué par le président avant Noël.

Le texte contient des changements importants par rapport aux réformes adoptées par les deux chambres du Congrès. Quelques exemples :

- le taux d'imposition des entreprises s'élèverait à 21% (et non 20%) et entrerait en vigueur dès 2018 (plutôt que 2019 selon la version originale du Sénat);

- le taux d'imposition maximum des particuliers se situerait à 37% plutôt qu'à 39,6%. Et l'impôt minimum de remplacement disparaîtrait pour les entreprises, alors qu'il serait sérieusement dilué pour les particuliers;

- certaines déductions éliminées dans la version de la réforme de la Chambre seraient maintenues.

La plupart de ces changements sont coûteux et compliquent la tâche des dirigeants républicains du Congrès parce que leur baisse d'impôts ne peut coûter à l'État fédéral plus de 1 500 milliards de dollars de revenus en moins sur dix ans. Si ce montant était dépassé, les règles du Sénat interdiraient l'adoption du projet de réforme par une majorité simple.

Dans ce contexte, la demande du sénateur Marco ne simplifie en rien la tâche des négociateurs. Selon le New York Times, une des solutions examinées par ces derniers consisterait à devancer le moment où les baisses d'impôts des particuliers prendraient fin. Pour le moment, celles-ci expireront en 2025.

Ça serait quand même extraordinaire : les particuliers, dont une partie ne recevront que des miettes, verraient celles-ci disparaître dès 2024 ou 2023 pour assurer que les changements réclamés par les entreprises et les plus riches puissent voir le jour.