Septembre 2015. Donald Trump annonce aux électeurs américains son intention de baisser les impôts, sauf pour les très riches. «Ça va me couter une fortune», dit-il lors d'une conférence de presse à la Trump Tower, promettant d'éliminer les déductions et niches fiscales qui profitent aux plus riches, et notamment aux dirigeants de fonds spéculatifs.

«Ce sont des types qui jouent avec du papier et qui ont de la chance [...] Ils gagnent des fortunes et ne paient pas d'impôts, c'est ridicule. Je veux sauver la classe moyenne», précise-t-il à la même époque lors d'une entrevue à CBS.

Octobre 2016. Lors du deuxième débat présidentiel, Donald Trump reproche à Hillary Clinton de n'avoir rien fait en 30 ans à Washington pour éliminer la fameuse déduction d'impôt au titre du carried interest dont il avoue lui-même profiter. Il promet deux fois plutôt qu'une d'éliminer cette niche fiscale qui permet notamment aux dirigeants de fonds spéculatifs et de sociétés de capital d'investissement de payer proportionnellement moins d'impôt qu'un salarié moyen.

Pendant ce même débat, Hillary Clinton fait une prédiction :

«Je vais vous dire ce qu'il va faire. Son plan est de donner aux riches et aux entreprises les plus grosses baisses d'impôts qu'ils n'ont jamais eues... Donald prend toujours soin de Donald et des gens comme Donald, et ce serait un cadeau massif.»

La loi fiscale que vient de ratifier Donald Trump ne touche pas à la déduction préférée des dirigeants de fonds spéculatifs, une des nombreuses dispositions de la réforme dont pourront tirer avantage le président, les membres de sa famille et leurs riches amis.