Quelques jours après la victoire imprévue du démocrate Doug Jones lors de l'élection sénatoriale d'Alabama, je publiais un billet soulevant cette question : assiste-t-on à la formation d'une vague bleue qui pourrait changer la donne au Congrès à l'occasion des élections de mi-mandat de 2018?

La victoire de Jones contre le républicain Roy Moore n'était pas le seul indice. Et plusieurs autres se sont ajoutés depuis un mois, dont cette autre victoire imprévue d'une candidate démocrate lors d'une élection spéciale au Wisconsin. En plein coeur du pays de Donald Trump, dans une circonscription où il a défait Hillary Clinton par 17 points de pourcentage en novembre 2016, Patty Schachtner a remporté hier un siège au Sénat de cet État du Midwest contre le républicain Adam Jarchow, un élu de la chambre basse du parlement de Madison, qui n'était accusé d'aucun crime et jouissait d'une bonne réputation.

À en juger par les commentaires qui ont suivi sa défaite, Jarchow, défait par 9 points de pourcentage, a payé pour la mauvaise image de son parti.

«Nous perdons les indépendants et les femmes éduquées en masse», a confié un haut responsable du Parti républicain du Wisconsin à l'ancien animateur radiophonique Charlie Sykes.

Le gouverneur républicain du Wisconsin Scott Walker, qui sollicitera un troisième mandat en novembre, a qualifié le résultat de «coup de semonce». D'autres républicains y verront un autre signe que le temps est venu de se retirer.

Les élections de mi-mandat renouvelleront notamment les 435 sièges de la Chambre des représentants et un tiers des sièges du Sénat des États-Unis. Selon cet article du Washington Post, les stratèges républicains craignent de perdre au moins une chambre du Congrès en novembre prochain (le numéro deux des républicains de la Chambre, Kevin McCarthy, a évoqué la possibilité d'un «bain de sang» lors d'une séance d'information récente à laquelle Trump a assisté).