Ne serait-il pas utile aux États-Unis d'avoir un ambassadeur en Corée du Sud? Pourtant, plus d'un an après l'entrée en fonction de Donald Trump et malgré les tensions suscitées par la Corée du Nord dans la région, l'administration américaine n'est toujours pas représentée par un diplomate de ce rang à Séoul. Pourquoi?

Le candidat favori pour occuper ce poste, Victor Cha, a été éliminé mardi après avoir exprimé en privé son opposition à la politique du président Trump vis-à-vis de la Corée du Nord, et plus particulièrement à l'idée d'une frappe préventive contre les installations nucléaires de ce pays.

Cha, qui a fait partie de l'administration Bush II, explique cette opposition dans une tribune publiée mardi soir dans le Washington Post. Selon lui, toute frappe préventive, limitée ou de plus grande envergure, ne ferait que retarder les programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Qui plus est, une telle stratégie risquerait selon lui d'engendrer une riposte qui mettrait en danger la vie des quelque 230 000 Américains en Corée du Sud et de millions de citoyens de ce pays.

Cha préconise une série de mesures diplomatiques et militaires pour assurer la dénucléarisation de la Corée du Nord n'excluant pas des préparatifs pour intercepter ou répliquer à tout missile dirigé par Pyongyang sur les États-Unis ou l'un de ses alliés. De toute évidence, l'élimination de sa candidature au poste d'ambassadeur à Séoul signifie que l'administration Trump envisage sérieusement une frappe préventive contre le régime de Kim Jong-Un.

Dans son discours sur l'état de l'Union, Donald Trump n'a pas renouvelé ses menaces d'anéantir la Corée du Nord mais il a cité les cas de l'étudiant américain Otto Warmbier, mort après avoir été détenu par le régime de Pyongyang, et celui du transfuge Ji Seong-ho, présent dans les gradins comme les parents de Warmbier, pour illustrer la menace nord-coréenne.

«Il suffit d'observer le caractère dépravé du régime nord-coréen pour comprendre la nature de la menace nucléaire qu'il est susceptible de poser aux États-Unis et à nos alliés», a-t-il dit.