Voici les principales révélations contenues dans le mémo controversé sur le FBI publié par les républicains de la Chambre des représentants.

1) La demande initiale du FBI faite le 21 octobre 2016 auprès d'un juge de la cour FISA pour mettre sur écoute Carter Page, membre de l'équipe de campagne de Donald Trump, repose essentiellement sur un dossier compilé par Christopher Steele, ancien espion britannique. La demande ne mentionne pas que Steele a été payé indirectement pour son travail par le Parti démocrate et l'équipe de campagne d'Hillary Clinton. Elle ne mentionne pas non plus que Steele a été également payé pour cette information par le FBI.

2) En décembre 2017, le directeur adjoint du FBI Andrew McCabe a déclaré devant la commission du Renseignement de la Chambre des représentants qu'aucune surveillance n'aurait été demandée sans les informations contenues dans le dossier compilé par Steele.

3) La demande du FBI inclut des informations concernant un autre membre de l'équipe de campagne de Donald Trump. Il s'agit de George Papadopoulos, qui a plaidé coupable à une accusation d'avoir menti au FBI. Mais il n'y a aucune preuve de collusion entre Page et Papadopoulos, affirme le mémo.

4) Le FBI a demandé le renouvellement du mandat permettant la surveillance de Carter Page à trois reprises. L'ancien directeur du FBI James Comey a signé la demande initiale et deux autres subséquentes. L'ancien directeur adjoint du FBI Andrew McCabe a signé l'autre.

5) Les demandes ont été approuvées au ministère de la Justice par Sally Yates, Dana Boente et Rod Rosenstein, qui supervise l'enquête russe menée par le procureur spécial Robert Mueller.

Après la publication du mémo, le président Trump a fait ce commentaire (voir la vidéo qui coiffe ce billet) : «C'est terrible. C'est un scandale ce qui arrive au pays... Plusieurs personnes devraient avoir honte et pire encore.» Quant à savoir si Rod Rosenstein conservait sa confiance, il a dit : «C'est à vous de le deviner.»

Les démocrates (et des républicains, dont John McCain) ont dénoncé un document partisan ou un pétard mouillé dont l'objectif est de détourner l'attention du public de l'enquête russe ou de discréditer cette enquête. Au moins deux membres démocrates de la commission du Renseignement de la Chambre ont nié la révélation (2) concernant l'aveu supposé d'Andrew McCabe.

Des experts ont par ailleurs estimé qu'il est difficile de croire qu'un juge de la cour FISA ait accordé un mandat de surveillance sur la seule base du dossier Steele. Certains d'entre eux ont d'ailleurs souligné que l'allusion à des informations contenues dans la demande et liées à George Papadopoulos contredisait la thèse présentée dans le mémo. D'autant plus que le document confirme que les informations concernant Papadopoulos sont à l'origine de l'enquête déclenchée en juillet 2016 par le FBI sur une collusion possible entre l'équipe de campagne de Trump et la Russie.

Des experts ont précisé en outre que les renouvellements des mandats de surveillance constituent autant d'indications que le FBI obtenait de nouvelles informations sur Page susceptibles d'être présentées et examinées par un juge.

Une demande auprès d'un juge de la cour FISA contient normalement plus de 40 pages, un fait que les critiques des auteurs du mémo ont répété pour déplorer des omissions inévitables qui pourraient permettre de voir les révélations pour ou moins honnêtes et sérieuses du document sous un autre jour.