Le New York Post, tabloïd conservateur appartenant à Rupert Murdoch, a l'habitude d'appuyer les politiques de Donald Trump, qui voue à ce journal une grande affection depuis des années. Or, le Post reprend aujourd'hui un refrain entendu avec une intensité particulière dans la foulée de la tuerie de l'école secondaire Parkland. Un refrain repris par cette mère éplorée et plusieurs élèves, dont ce journaliste en herbe, qui refusent de s'en tenir aux pensées et aux prières qui accompagnent les massacres à répétition dans leur pays : «Monsieur le Président, faites quelque chose».

En page éditoriale, le Post a notamment appelé Donald Trump à interdire la fabrication de certains fusils semi-automatiques et la vente des chargeurs à haute capacité ainsi qu'à hausser l'âge légal pour acheter des armes à feu. «Monsieur le Président, c'est votre moment. Vous pouvez tenir votre promesse aux enfants et aux parents et honorer votre offre de ''faire tout ce que nous pouvons''. Prouvez jusqu'à quel point vous voulez mettre fin au carnage - et refusez d'être l'otage des extrémistes de chaque côté de ces questions.»

Quelles sont les chances que Donald Trump fasse quelque chose pour réduire l'accès aux armes à feu? Hier, il a complètement évité le sujet des armes, se contentant de promettre de s'attaquer aux maladies mentales et à la sécurité dans les écoles. Selon le site Axios, ses conseillers préparent une rencontre entre le président et des parents de Columbine, Newton et Parkland, entre autres.

Mais il ne serait pas prêt à imiter Richard Nixon, qui a rompu avec son anti-communisme caractérisé en se rendant en Chine. Il ne voudrait pas tourner le dos aux plus ardents défenseurs du deuxième amendement parmi ses partisans et à la National Rifle Association, qui lui a offert un précieux appui pendant sa campagne présidentielle. Tout au plus pourrait-il proposer de renforcer le système de vérification des antécédents lors de l'achat d'une arme.

En attendant d'en savoir plus long à ce sujet, les critiques de Donald Trump ne manqueront pas de souligner que sa proposition budgétaire pour 2019 présentée mardi prévoit une réduction des dépenses liées aux problèmes de santé mentale et à la sécurité en milieu scolaire.