Donald Trump et ses alliés devront changer de refrain. L'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016 n'est pas un «canular» et l'enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller n'est pas une «chasse aux sorcières».

Selon la justice américaine, l'ingérence russe découlait d'un complot pour lequel 13 Russes et trois entités russes ont été inculpés. Ce complot visait à tromper les États-Unis en s'ingérant «dans les processus politique et électoral américains, dont l'élection présidentielle de 2016», selon l'acte accusation présentée le ministre de la Justice adjoint Rod Rosenstein, qui supervise l'enquête du procureur spécial.

L'acte d'accusation indique qu'Evgueni Prighozine, un proche de Vladimir Poutine, a financé le complot russe «pour objectif de semer la discorde dans le système politique» américain. L'accusation précise que ce groupe, à partir de la mi-2016, a soutenu la campagne de Donald Trump et attaqué celle d'Hillary Clinton.

Trois des inculpés sont également accusé de fraude bancaire et cinq autres de vol aggravé d'identité.

Dans le cadre de ce complot, «les accusés ont utilisé des moyens extraordinaires pour donner l'impression qu'ils étaient des militants américains ordinaires», a indiqué Rod Rosenstein lors d'une conférence de presse.

Certains des accusés ont voyagé dans des huit États clés, dont la Virginie, le Colorado et la Floride, à l'instigation d'un Américain non identifié. À moins qu'ils ne visitent de nouveau les États-Unis, les Russes inculpés ne risquent pas d'être arrêtés sous peu. Ils sont cependant désormais recherchés par les États-Unis, ce qui pourrait mettre un frein à leurs déplacements internationaux.

L'acte d'accusation affirme que le Centre de recherche d'internet, une «troll farm» basée à St-Petersbourg, était le centre des opérations d'influence en ligne menées par les Russes. Ceux-ci ont créé des organisations et des comptes Twitter ou Facebook dont les messages ont été relayés par des membres de l'entourage de Donald Trump, dont son fils Don et la directrice de sa campagne, Kellyanne Conway, supposément à leur insu.

L'accusation n'affirme pas que le complot a changé le résultat de l'élection ou que l'équipe de campagne de Donald Trump y a pris part.