Les tueries se suivent et se ressemblent aux États-Unis, sauf peut-être celle de l'école secondaire de Parkland. Il n'est jamais arrivé que des survivants d'une fusillade expriment avec autant de passion et d'éloquence leur refus d'accepter le statu quo en matière d'armes à feu.

Âgée de 18 ans, Emma Gonzalez est sans doute celle qui a exprimé ce refus de façon la plus remarquable samedi lors d'une manifestation à Fort Lauderdale. Ponctuant son cri du coeur de l'expression «B.S.», elle a dénoncé les excuses et les compromissions des politiciens, dont Donald Trump. J'en cite deux extraits de son discours (voir la vidéo qui coiffe ce billet) :

«Ils disent que des lois plus sévères sur les armes à feu ne diminuent pas la violence liée aux armes à feu - nous disons B.S.! Ils disent que la seule façon de stopper un méchant avec une arme est de lui opposer quelqu' un de bien avec une arme - nous disons B.S.!»

«Si le président me dit en face que c'était une terrible tragédie [...] et qu'on ne peut rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la Nationale Rifle Association. Je le sais : 30 millions de dollars. À tous les hommes politiques ayant reçu des dons de la NRA, honte à vous!»

Plusieurs autres étudiants ont fait preuve d'éloquence et de détermination. Certains d'entre eux ont même décidé d'organiser une manifestation à Washington le 24 mars prochain pour réclamer des lois plus sévères en matière d'armes à feu. Se peut-il que des adolescents créent un mouvement capable de contribuer à un changement qui réduira le nombre et la sévérité des fusillades aux États-Unis?

Chose certaine, la Maison-Blanche ne semble pas vouloir être emportée par ce mouvement. Elle a annoncé hier une «séance d'écoute» qui aura lieu avec des étudiants cette semaine en présence du président.

Espérons qu'Emma Gonzalez y sera.