Durant sa campagne présidentielle, Donald Trump a déclaré à un journaliste que la compassion «sera une des forces de Trump». Force est de croire qu'il a de nouveau échoué à faire l'unanimité sur cette question dans la foulée de la tuerie de Floride.

La Maison-Blanche s'est certes félicitée de la façon dont s'est déroulée la session d'écoute à laquelle avaient été conviés mercredi des survivants et des parents de la fusillade, dont plusieurs étaient des partisans du président. Un des frères de Meadow Pollack, une des victimes, a d'ailleurs profité de l'occasion pour faire signer sa casquette «Make America Great Again».

«Je n'y serais pas allé si je pensais qu'il ne se souciait de nous», a déclaré son père, Andrew Pollack, au New York Times, qui a publié cet article au sujet de la compassion du président.

Mais certains élèves n'ont pas été impressionnés par leurs interactions avec Donald Trump. Pour Samuel Zeif, survivant de la fusillade, le manque de compassion du président était notamment illustré par la note que celui-ci avait à la main pendant la session d'écoute et qui lui rappelait de dire «Je vous entends».

«Tout ce que j'ai dit venait directement du coeur, et il a dû écrire 'Je vous entends'», a déclaré Zeif. «La moitié du temps pendant la rencontre, il avait les bras croisés. J'avais le goût de lui dire, 'M. le Président, décroisez vos bras'. Pour moi, c'est le signe international de la fermeture d'esprit», a-t-il ajouté, exprimant des idées qu'il a répétées lors de cette entrevue télévisée.

Samantha Fuentes, blessée lors de la fusillade, a également été déçue par sa conversation téléphonique avec le président, dont elle était pourtant une «fan».

«Il a dit qu'il avait entendu dire que j'étais une de ses admiratrices, et il a ajouté : 'Je suis également un de vos grands admirateurs'. Je suis sûre qu'il a inventé ça. Parler au président - je n'ai jamais été aussi peu impressionnée par une personne dans ma vie. Il ne m'a pas fait le moindrement mieux me sentir», a-t-elle dit au en ajoutant que le président avait qualifié le tireur de «chiot malade» et répété à plusieurs reprises «oh boy, oh boy, oh boy».

À noter que le shérif du comté de Brower, Scott Israel, a révélé hier qu'un shérif adjoint, Scot Petterson, se trouvait à l'extérieur de l'école secondaire de Parkland 90 secondes après le début de la fusillade. Or, selon une vidéo, Petterson s'est mis à l'abri plutôt que d'entrer dans l'école et d'essayer d'intervenir. Il a démissionné hier.

Le shérif a par ailleurs admis que son bureau avait été averti à 23 reprises du comportement déviant de l'auteur de la fusillade. Deux autres adjoints ont été placés en service restreint pour ne pas avoir suffisamment tenu compte de ces avertissements.

Pas impressionnant.