Les étudiants du Marjory Stoneman Douglas High School ont remporté une première victoire hier lorsque le gouverneur républicain de Floride Rick Scott a promulgué une loi imposant de nouvelles restrictions pour les armes à feu, une première en plus de 20 ans qui en a étonné plusieurs dans cet État surnommé «Gunshine State» en raison de son abondance d'armes à feu et sa volonté d'adopter toutes les mesures préférées de la National Rifle Association (NRA).

Approuvée par les parlementaires de Floride un peu plus de trois semaines après la fusillade qui a fait 17 morts et 14 blessés, la loi fait passer l'âge minimal légal pour acheter une arme de 18 à 21 ans, applique aux armes d'épaule la période d'attente de trois jours déjà imposée pour l'achat d'une arme de poing et interdit les «bump stocks» qui permettent de transformer un fusil en arme automatique.

La loi n'inclut cependant pas une des demandes majeures des étudiants de l'école secondaire de Parkland, soit l'interdiction des fusils d'assaut comme l'AR-15 utilisé par l'auteur de la fusillade du 15 février.

Ébranlée par la volte-face des élus républicains de Floride auxquels elle avait distribué des notes parfaites par le passé, la NRA n'a pas hésité une seconde à poursuivre l'État. Elle fait valoir que la nouvelle mesure haussant l'âge minimal pour l'achat d'une arme à feu ne viole pas seulement le 2e amendement et également le 14e, qui garantit l'égale protection des lois.

La NRA affirme également que la mesure représente une violation particulièrement flagrante des droits des femmes, qui «posent un risque relativement mineur de perpétrer une tuerie comme celle du Marjory Stoneman Douglas High School».

La rapidité avec laquelle les élus de Floride ont réagi à la fusillade de l'école secondaire contraste avec l'inaction des membres du Congrès américain. Les étudiants du Marjory Stoneman Douglas HS et des milliers d'autres manifestants descendront à Washington le 24 mars pour les inciter à agir.

Un mot sur le gouverneur Scott. Ne pouvant solliciter un nouveau mandat de gouverneur, il aurait l'intention de briguer le siège au Sénat que défendra en novembre le démocrate Bill Nelson. Un tel scénario pourrait avoir contribué à sa volte-face.