John Dowd, qui dirigeait jusqu'à aujourd'hui l'équipe d'avocats de Donald Trump dans l'enquête russe menée par le procureur spécial Robert Mueller, avait formulé deux conseils à son client : ne pas attaquer Mueller et ne pas accepter d'être interviewé en personne par l'équipe du procureur spécial.

On sait déjà que le président a fait fi du premier conseil de Dowd au cours du plus récent week-end. Et tout indique qu'il croit pouvoir passer outre au second, se croyant assez habile pour déjouer les enquêteurs de Mueller sans commettre de parjure.

Ayant conclu que son client ne l'écoutait plus, John Dowd a pris la décision la plus logique. Il quitte ainsi l'équipe qui conseille Donald Trump au moment où Joseph diGenova y fait son entrée. De toute évidence, le président écoute cet ancien procureur fédéral, qui collabore régulièrement à Fox News.

DiGenova y a notamment défendu des théories du complot, dont l'une porte sur l'affaire russe. En janvier dernier, il a donc évoqué l'existence d'«un complot audacieux pour disculper illégalement Hillary Clinton et, si elle ne gagnait pas les élections, pour faire accuser Donald Trump d'un crime monté de toutes pièces».

Selon lui, le FBI et le ministre de la Justice sont les auteurs de cette conspiration anti-Trump.

Il faut croire que le FBI et le ministère de la Justice ont bien caché leur jeu. Après tout, James Comey, l'ancien directeur du FBI, a peut-être causé un tort irréparable à la campagne de Clinton en relançant l'enquête sur ses courriels à 11 jours de l'élection présidentielle. Et il s'est arrangé, avec la complicité du ministère de la Justice, pour maintenir le silence le plus complet pendant la campagne présidentielle sur l'enquête menée par le FBI sur une possible collusion entre l'entourage de Donald Trump et le Kremlin.

DiGenova, faut-il préciser, n'est pas nécessairement le premier choix de Trump. Celui-ci aurait demandé l'aide de Ted Olson, avocat républicain très respecté à Washington, qui lui aurait opposé une fin de non-recevoir.

Mais diGenova est prêt à livrer la guerre à l'«État profond» qui veut la peau de Donald Trump.