À en juger par les extraits publiés dans les médias américains, les mémoires de James Comey ne contiennent pas de révélations fracassantes. Mais ils contiennent une description dévastatrice de Donald Trump et des détails qui frappent l'imagination, comme on peut le constater en jetant un coup d'oeil à la Une des tabloïds de New York, qui traitent du sujet en première page comme tous les journaux du pays, ou presque.

Comey pousse plus loin la comparaison entre la Maison-Blanche de Donald Trump et la mafia dans ce passage :

«Le cercle silencieux qui acquiesce. Le boss qui fait le jour et la nuit. Les serments de fidélité. La vision du monde selon laquelle tous sont contre nous. Le mensonge généralisé, qu'il soit petit ou gros, au service d'une sorte de code de loyauté qui place l'organisation au-dessus de la moralité et de la vérité.»

Plus loin, en parlant de Donald Trump, Comey ajoute :

«Ce président est immoral, détaché de la vérité et des valeurs institutionnelles... Son leadership est transactionnel, axé sur l'ego et sur la loyauté personnelle.»

Il est évident que les mémoires de James Comey feront rager Donald Trump et ses alliés. Mais plusieurs démocrates trouveront sans doute à redire des passages du livre où l'ex-directeur du FBI défend de nouveau sa gestion de l'enquête sur les courriels d'Hillary Clinton.

Comey précise d'emblée qu'il croyait que la candidate démocrate remporterait l'élection présidentielle. Aussi explique-t-il sa décision d'annoncer la réouverture de l'enquête sur les courriels à 11 jours du scrutin en faisant valoir que son silence sur cette question aurait pu faire de Clinton une «présidente illégitime».

Hillary Clinton goûtera encore moins le passage du livre où Comey raconte que Barack Obama, après l'élection présidentielle, lui a dit qu'il n'avait jamais douté de ses capacités et de son intégrité. Selon Comey, Obama lui a dit : «Je veux que vous sachiez que rien - rien - n'est arrivé au cours de l'année qui m'ait fait changer d'avis» à ce sujet.

On trouve ici le compte-rendu du Washington Post et ici la critique favorable du New York Times, qui a trouvé l'histoire de Comey «très persuasive».

P.S. : Cela étant, la nouvelle la plus inquiétante pour Donald Trump est peut-être celle que le Washington Post publie au sujet de son avocat personnel, Michael Cohen. Selon le Post, des alliés du président craignent que les agents du FBI aient saisi des enregistrements de conversations entre Cohen et son client/partenaire d'affaires lors de leur perquisition de lundi.