En public, les Jeff Sessions, Rex Tillerson, Mitch McConnell et tutti quanti ont encaissé en silence les insultes de Donald Trump et de son entourage. Mais Nikki Haley a refusé de se joindre au club des intimidés. Avant-hier, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies a émis un commentaire qui la suivra longtemps : «Avec tout mon respect, je n'ai pas de moments de confusion.»

Cette phrase faisait suite à la déclaration du conseiller économique de la Maison-Blanche Larry Kudlow selon laquelle Haley «avait pris une longueur d'avance» sur le reste de l'administration Trump sur la question de nouvelles sanctions à l'égard de la Russie. «Il y a peut-être eu une certaine confusion momentanée sur ce sujet», a dit Kudlow aux journalistes.

With all due respect, I don't get confused.

Autrement dit, la personne confuse réside au 1600 Pennsylvania Avenue, qui avait promis d'infliger un «fort prix» à la Russie et à l'Iran en raison de leur appui au régime de Bachar al-Assad, accusé de l'attaque chimique qui a entraîné des frappes occidentales la semaine dernière.

L'occupant de cette adresse ne doit pas trop apprécier la phrase de l'ancienne gouverneure de Caroline-du-Sud, à laquelle certains de ses conseillers prêtent l'intention de vouloir briguer la présidence en 2024 et peut-être même en 2020.

Mais Haley serait vraisemblablement du genre à répondre à la colère de Trump avec une autre phrase cinglante émise par un personnage du Sud, fictif celui-là : Frankly, my dear, I don't give a damn.