Le gouvernement canadien prévoit présenter un exposé pour expliquer comment les propositions des États-Unis sur les pièces automobiles dévasteront sa propre industrie.

De multiples sources affirment que le Canada prévoit présenter l'information - et non une contre-proposition - pendant la présente ronde de négociation de l'ALENA.

Ces sources s'attendent également à ce que le Mexique mette la pédale douce avant de présenter une contre-proposition sur les pièces automobiles, dans ce qui deviendra probablement un enjeu majeur des pourparlers.

La position américaine, présentée lors de la dernière ronde, a créé un tollé de la part du Canada, du Mexique, de l'industrie automobile, et de la part de dizaines de législateurs américains qui ont fait part de leurs réserves dans une lettre rendue publique.

Les États-Unis ont mis sur la table une proposition en quatre points dans laquelle ils insistent pour que la moitié des pièces automobiles proviennent des États-Unis sans quoi ils imposeront un tarif, pour que le volume de contenu provenant de l'Amérique du Nord soit haussé de façon draconienne, pour que les méthodes de calcul des pourcentages de fabrication de pièces automobiles soient revues et renforcées et pour que tout cela soit mis en place d'ici un an.

Certains représentants de l'industrie automobile ont averti que ces mesures sont tellement irréalistes qu'elles pourraient inciter des constructeurs à délocaliser la production vers l'Asie et ne payer que le tarif d'importation.

Le tarif américain sur les voitures, hors de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), débute à 2,5 pour cent.

La présente ronde de négociation de l'ALENA, qui se déroule à Mexico, comprend quatre journées de pourparlers sur les règles d'origine, incluant les pièces automobiles. On s'attend à ce que les trois États-membres fassent des progrès sur des enjeux moins controversés durant cette ronde et qu'ils laissent la négociation d'enjeux plus délicats à plus tard.

Un représentant canadien de l'industrie de pièces automobiles Flavio Volpe estime que cette stratégie a du bon. Il affirme que la proposition américaine n'a que peu de sens d'un point de vue d'affaires, et qu'elle semble davantage avoir été pensée pour choquer les équipes de négociation du Canada et du Mexique.

M. Volpe croit donc qu'il est logique que ces deux États tentent de faire redémarrer la conversation, plutôt que de l'engager sur ces bases.