Plus de la moitié des enfants et adolescents réfugiés dans le monde ne sont pas scolarisés, soit 3,7 millions, s'est inquiété jeudi le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Sur les six millions de jeunes réfugiés dans le monde, 1,75 million n'ont pas accès à l'école primaire et 1,95 million à l'enseignement secondaire.

« C'est une crise pour des millions d'enfants réfugiés », a déclaré le patron du HCR, l'Italien Filippo Grandi, cité dans un communiqué.

« L'éducation des réfugiés est cruellement négligée », a-t-il ajouté, appelant les dirigeants mondiaux qui se réuniront à l'ONU la semaine prochaine pour un sommet sur les migrations à oeuvrer pour favoriser la scolarisation de ces enfants.

Les Nations unies accueillent le 19 septembre à New York le premier sommet sur les réfugiés et les migrants, qui sera suivi le lendemain d'une conférence de donateurs présidée par le président américain Barack Obama.

« Alors que la communauté internationale étudie quelle est la meilleure façon de faire face à la crise des réfugiés, il est essentiel de penser au-delà des besoins de survie », a relevé M. Grandi.

« L'éducation permet aux réfugiés de façonner positivement l'avenir de leur pays d'asile et de leur pays d'origine lorsqu'ils y retournent », a-t-il fait valoir.

Les enfants réfugiés ont cinq fois plus de risques que les autres de se retrouver déscolarisés dans les pays d'accueil.

D'après le HCR, le nombre d'enfants et adolescents en âge d'être scolarisés est resté relativement stable durant la première décennie de ce siècle, à environ 3,5 millions. Depuis 2011, leur nombre ne cesse en revanche d'augmenter, à un rythme de 600 000 de plus par an.

Rien qu'en 2014, le nombre de réfugiés en âge d'être scolarisés a bondi de 30 %. Une telle croissance impose de créer 12 000 nouvelles classes par an et de trouver 20 000 nouveaux professeurs chaque année également, selon l'ONU.

Sur les 3,7 millions d'enfants et adolescents réfugiés non scolarisés, plus de la moitié vivent dans sept pays : le Tchad, la République démocratique du Congo (RDC), l'Éthiopie, le Kenya, le Liban, le Pakistan et la Turquie.

La Turquie par exemple, qui accueille plus de 2,7 millions de réfugiés syriens, ne parvient ainsi à scolariser que 39 % des jeunes réfugiés. Au Liban, le chiffre est similaire (40 %), alors qu'en Jordanie, environ 70 % des jeunes réfugiés ont accès à l'école primaire ou secondaire, selon le HCR.

Au total, environ 900 000 jeunes réfugiés syriens dans le monde sont déscolarisés.