L'euro se repliait lundi face au dollar, mais restait proche de ses plus hauts sommets jeudi après la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), alors que les investisseurs attendent désormais les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque du Japon (BoJ).

Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), l'euro valait 1,1110 dollar, contre 1,1149 dollar vendredi à 22H00 GMT.

La monnaie européenne s'affaiblissait également face à la devise nippone à 126,31 yens contre 126,87 yens vendredi.

Le dollar baissait légèrement face à la monnaie japonaise à 113,68 yens contre 113,79 yens la veille.

«Les banques centrales devraient rester sur le devant de la scène cette semaine avec les annonces de (politique monétaire de) la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque d'Angleterre (BoE)», soulignait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Après les annonces de la BCE jeudi, qui a comme prévu accéléré son soutien à l'économie, mais dans une mesure bien supérieure à ce que prévoyaient les analystes, l'euro a d'abord chuté face au billet vert avant de bondir face à la monnaie américaine, atteignant des niveaux plus vus depuis mi-février, niveaux dont il restait proche lundi même s'il effaçait un peu de ses gains.

«Maintenant que la BCE est derrière nous, les marchés vont se focaliser rapidement sur l'autre événement du mois de mars, à savoir la réunion de la banque centrale américaine. Les attentes sont moins élevées que pour la BCE puisque le consensus anticipe largement un statu quo monétaire», relevaient les analystes de Saxo Banque.

La Fed, qui se réunit mercredi, devrait en effet encore patienter cette semaine, selon les analystes, et laisser inchangée la fourchette d'évolution des taux monétaires aux États-Unis, entre 0,25% et 0,50%.

Lors de leur précédente réunion fin janvier, les membres du FMOC avaient choisi le statu quo, estimant qu'il fallait prendre le temps d'évaluer l'impact sur l'économie américaine du ralentissement mondial et des turbulences sur les marchés financiers, dans un contexte de croissance molle à la fin de l'année et d'inflation muette.

Même si la perspective d'un nouveau resserrement monétaire de la Fed plaçait l'euro sous pression, certains analystes soulignaient que l'idée grandissante que la banque centrale américaine ne va pas non plus multiplier les hausses de taux cette année, pas avant au moins le deuxième trimestre, impliquait un potentiel de baisse limité pour la monnaie unique européenne.

Par ailleurs, les investisseurs suivront les décisions de politique monétaire que doit prendre mardi la Banque du Japon (BoJ).

Fin janvier, la BoJ avait surpris les marchés en décidant de muscler son action et d'instaurer des taux d'intérêt négatifs sur certaines liquidités, une mesure qui avait reçu un accueil très mitigé.

«Les banquiers centraux devront faire preuve d'une extrême prudence lorsqu'ils délivreront leurs propres messages de politique (monétaire) cette semaine afin d'éviter d'être eux aussi victimes (à l'image de la BCE, ndlr), de la nature impardonnable des marchés en ce moment», commentait Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Vers 11H00 GMT, la livre britannique progressait légèrement face à la monnaie européenne, à 77,40 pence pour un euro, mais baissait face au billet vert, à 1,4356 dollar pour une livre.

La devise suisse reculait face à l'euro, à 1,0974 franc pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 0,9875 franc pour un dollar.

La monnaie chinoise baissait face au dollar, à 6,4960 yuans pour un dollar, contre 6,4495 yuans vendredi à 15H30 GMT.

L'once d'or a terminé à 1.256,55 dollars au fixing du matin, contre 1.264,75 dollars vendredi soir.