Quatorze journalistes tués en couvrant des conflits en 2014, dont l'Américain James Foley  et l'Israélo-Américain Steven Sotloff exécutés par des djihadistes en Syrie, ont été honorés lundi par le Newseum, musée américain consacré au journalisme  à Washington.

La Française Camille Lepage tuée en Centrafrique figure également au nombre des journalistes ayant reçu cet honneur posthume.

Les onze hommes et trois femmes inscrits au mémorial de ce musée interactif représentent les plus de 80 journalistes tués en couvrant des conflits en 2014, selon le Newseum.

«Il est juste et équitable que nous fassions aujourd'hui une pause dans notre vie agitée pour nous souvenir de ce que ces journalistes ont fait et pourquoi ils l'ont fait», a déclaré lors d'une cérémonie le directeur du Newseum, Peter Prichard.

John Foley, le père de James Foley, a déclaré que son fils et Steven Sotloff avaient connu «une mort horrible», mais que John avait laissé le souvenir «d'un être humain magnifique, qui tentait de défendre notre droit à la connaissance (...)».

Avec ces 14 nouveaux noms, le nombre de reporters, photographes, journalistes radio et télévision et responsables de presse du monde entier qui figurent au mémorial du Newseum, s'élève à 2271.

James Foley, un journaliste américain indépendant qui a travaillé pour le GlobalPost, l'AFP et d'autres médias en Afghanistan, en Libye et en Syrie, avait été kidnappé en novembre 2012 par le groupe armé État islamique (EI) dans le nord de la Syrie.

L'organisation extrémiste avait annoncé en août 2014 l'avoir exécuté pour se venger des attaques aériennes américaines la visant, et la diffusion du film vidéo de la décapitation de l'otage avait provoqué un vif émoi dans le monde.

Le Newseum a également honoré Steven Sotloff, un journaliste israélo-américain qui a travaillé pour Time et le Christian Science Monitor, et a été exécuté en septembre 2014 par le groupe EI dans des circonstances similaires.

Dans un discours, Kathy Gannon, de l'Associated Press, a souligné les dangers auxquels font face les journalistes, en se remémorant sa collègue Anja Niedringhaus, tuée dans une attaque en Afghanistan au cours de laquelle Mme Gannon a été blessée.

«En tant que journalistes, nous choisissons ce métier, car nous sommes curieux. Nous nous rendons dans les zones de conflits pour satisfaire notre curiosité, comprendre le pourquoi et le comment de la guerre, et surtout, qui sont les gens pris au piège au milieu», a-t-elle déclaré.

Les autres journalistes honorés sont Yusuf Ahmed Abukar de Radio Ergo et Mustaqbal Radio, tué en Somalie, Muftah Bu Zeid du journal Brnieq, tué en Libye, Simone Camilli de l'Associated Press, qui a trouvé la mort à Gaza, Michel du Cille du Washington Post, tué au Liberia, Rubylita Garcia, qui travaillait pour le journal Remate et la radio dwA, tuée aux Philippines, Nils Horner de Sveriges Radio, tué en Afghanistan, Irshad Mastoi d'Online International News Network et ARY News, mort au Pakistan, Pablo Medina d'ABC Color, qui a trouvé la mort au Paraguay, et le journaliste indépendant Luke Somers, tué au Yemen.

IMAGE ARCHIVES AFP/SITE INTELLIGENCE GROUP

Steven Sotloff