La mention de la lutte contre le changement climatique dans le communiqué final du sommet du G20 de Brisbane a donné lieu à une «guerre de tranchées», tant les réticences étaient dures à surmonter, a affirmé dimanche un diplomate européen.

Au cours de ce G20 dans l'est de l'Australie, qui s'est ouvert samedi, «la discussion la plus dure a été sur le changement climatique», a souligné ce diplomate.

«Cela a été une guerre de tranchées, pas à pas, à pas, à pas», a-t-il expliqué, refusant de nommer les protagonistes de ce «combat».

Mais à la fin, «nous avons une référence au changement climatique» dans le communiqué final, a déclaré cette source.

Selon une autre source proche des négociations, «l'Australie et l'Arabie saoudite étaient opposées à l'inclusion d'un paragraphe sur le changement climatique» dans le communiqué final, qui résume les réflexions des chefs d'État et de gouvernement des pays les plus riches du monde.

L'Australie, pays organisateur de ce sommet surtout marqué jusqu'ici par les très grandes tensions entre les pays anglo-saxons et la Russie, n'a jamais caché que le climat n'était pas l'une de ses priorités.

Mais les États-Unis en ont décidé autrement, puisque Barack Obama a clairement placé le climat au coeur des débats samedi en encourageant le monde à s'inspirer de l'accord USA-Chine annoncé cette semaine pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et en promettant 3 milliards de dollars pour le fonds vert de l'ONU.

À l'approche de la conférence de Paris en décembre 2015, qui vise à conclure un accord mondial sur le climat cinq ans après l'échec de Copenhague, le président américain tente d'endosser un rôle de leader sur un sujet dont il avait fait une priorité de campagne en 2008.

Il semblerait que l'Australie soit notamment farouchement hostile à une mention spécifique au fonds vert de l'ONU dans le communiqué, destiné à aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique.

«Les informations selon lesquelles l'Australie est l'unique pays du G20 bloquant un engagement en faveur du fonds vert de l'ONU dans le communiqué final sont un souci», a réagi Dermot O'Gorman, patron de l'ONG WWF Australie.

«Nous attendons des engagements de la part du gouvernement australien, sa promesse d'une contribution au fonds», a-t-il ajouté.