Le sommet du G77 + Chine a appelé dimanche la communauté internationale à éradiquer la pauvreté dans le monde d'ici 2030, dans une déclaration finale à l'issue de deux jours de débats à Santa Cruz, en Bolivie.

«L'éradication de la pauvreté est le plus grand défi qu'affronte le monde et la condition indispensable pour le développement durable», relève la déclaration, dont un résumé a été lu lors de la session plénière du G77 par l'ambassadeur bolivien à l'ONU, Sacha Llorenty.

La déclaration fait également référence à de nouveaux engagements contre l'inégalité, la protection de l'environnement et la souveraineté des pays sur leurs ressources naturelles, et évoque aussi l'élargissement du Conseil de Sécurité, dont le président bolivien Evo Morales, hôte de la rencontre, a recommandé «la disparition».

Ces thèmes ont été auparavant discutés à New York pendant «plus de 90 heures de négociations durant 30 séances de travail, et exprime la volonté des 133 membres du groupe et de la Chine», a ajouté le diplomate bolivien.

«En tant que groupe le plus vaste de pays des Nations unies, le G77 joue un rôle fondamental» pour atteindre les objectifs du Millénaire à l'horizon 2015, avait affirmé auparavant le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a présidé les travaux de ce sommet.

«Le destin de milliers de pauvres et l'état de la planète dépendent du succès de notre travail», a-t-il dit.

Rappelant que l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine, qui composent le G77, «représentent 77% de la population mondiale, mais aussi 43% de l'économie mondiale», Evo Morales a insisté pour sa part sur la nécessité de «prendre des mesures immédiates».

Un autre monde est possible 

Le président uruguayen José Mujica a estimé pour sa part qu'il n'était «plus possible de cautionner cette civilisation du gaspillage, qui affecte la vie même de la planète».

«Un autre monde est possible», s'est exclamé M. Mujica, 79 ans, et ex-guérillero du mouvement Tupamaros.

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a quant à lui demandé au G77 d'«incorporer plus de pays dans les projets visant à la libération de la communication et des médias».

Il a à cet égard annoncé que la Vénézuélienne Telesur allait lancer une chaîne de télévision en anglais, tandis qu'Evo Morales a réclamé des chaînes en quecha et en aymara pour les pays andins.

«Un nouvel ordre mondial pour vivre mieux doit considérer un nouveau système pour tous les pays», a déclaré pour sa part la présidente argentine Cristina Kirchner.

Un des rares chefs d'État africains présents à Santa Cruz, le président controversé du Zimbabwe Robert Mugabe, 90 ans, a demandé dans un bref discours que soient «levées les sanctions contre le Zimbabwe».

Plus vieux chef d'État africain en exercice, M. Mugabe, dont la santé fait l'objet de rumeurs récurrentes en raison de son grand âge, est accusé de hold-up électoral et de fraudes massives dans son pays.

Parmi les grands absents au sommet, figurent les présidentes du Brésil, Dilma Rousseff, et du Chili, Michelle Bachelet - à l'heure où Santiago et La Paz ont des relations tendues en raison du différend maritime qui les oppose -, ainsi que leur homologue colombien Juan Manuel Santos.

Le président chinois Xi Jinping était pour sa part représenté par le vice-président du comité permanent de l'Assemblée Populaire de Chine Chen Zhu.

Ces dernières années, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de nombreux pays de la région et le premier du Brésil en 2009, devant les États-Unis, notamment avec l'achat en masse de matières premières et la vente de ses produits manufacturés.

Selon un récent rapport, la Chine a octroyé pour plus de 100 milliards de dollars de prêts aux pays latino-américains entre 2005 et 2013.