L'Inde, le Pakistan et l'Arabie saoudite ont fortement accru leurs importations d'armements au cours des cinq dernières années, dans un marché mondial en nette expansion (+14%), selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm publié lundi à Paris.

Les importations indiennes ont progressé de 111% entre les années 2004-2008 et la période 2009-2013, passant de 7% à 14% du total des importations mondiales, indique le SIPRI. Les importations pakistanaises de systèmes d'armes majeurs ont progressé dans le même temps de 119%, de 2% à 5% du marché mondial.

La Chine (5% des importations), les Émirats arabes unis (4%) et l'Arabie saoudite (4%), complètent le top 5 des pays importateurs. Avec 14% du marché mondial, le volume d'importations de l'Inde est ainsi près de trois fois plus élevé que celui du Pakistan et de la Chine, qui la suivent au classement des pays importateurs.

Durant la période 2009-2013, les États-Unis, avec 29% du marché mondial, et la Russie (27%) ont été les principaux pays exportateurs d'armements, loin devant l'Allemagne (7%), la Chine (6%), la France (5%) et le Royaume-Uni (4%).

Dans le même temps, la Russie a ainsi fourni à l'Inde 75% de ses importations d'armements, devant les États-Unis qui lui en ont assuré 7%. La Chine a en revanche compté pour 54% des importations du Pakistan et les États-Unis pour 27%. De 2009 à 2013, la Russie a vendu des systèmes d'armements majeurs à 52 États, souligne le SIPRI.

Selon l'institut, les flux d'armements ont fortement augmenté entre 2008 et 2013 en direction de l'Afrique, l'Amérique, l'Asie et l'Océanie, alors qu'ils diminuaient vers l'Europe.

Les importations d'armement des pays arabes du Golfe ont augmenté de 23% entre les années 2004-2008 et la période suivante, pour totaliser 52% des importations de l'ensemble des pays du Moyen-Orient. 18e pays importateur dans les années 2004-2008, l'Arabie saoudite s'est hissée au 5e rang mondial dans les cinq années suivantes.

Selon le SIPRI, plusieurs pays du Golfe ont investi lourdement dans les systèmes de défense aérienne et les missiles. Avec en particulier «d'importantes commandes d'avions de combat» au Royaume-Uni et aux États-Unis. Ces derniers comptent pour 45% des livraisons d'armements au pays du Golfe et devraient maintenir ce niveau d'exportation dans les années qui viennent.

Autre évolution notable sur le marché, le Brésil a augmenté ses importations dans la période 2009-2013, avec l'acquisition de quatre sous-marins à la France, de véhicules blindés à l'Italie et de 36 avions de combat à la Suède.

Huitième importateur mondial, la Corée du sud s'est dotée d'avions de combat et de reconnaissance, de missiles et de systèmes radar, pour renforcer sa capacité à intercepter des missiles nord-coréens.

Les importations de l'Australie ont augmenté de 83% entre la période 2004-2008 et les cinq années suivantes. Inversement, celles des pays européens ont baissé de 25% dans la même période. Quant à l'Azerbaidjan, il a pratiquement multiplié ses importations par quatre (+378%).

La Chine s'est, elle, imposée comme un pays exportateur d'armements du même rang que l'Allemagne ou la France. Selon le SIPRI, Pékin a notamment réussi à convaincre la Turquie, pays membre de l'Alliance atlantique (Otan), d'opter pour des systèmes de défense aérienne chinois.

Deux pays minés par les conflits, le Soudan et l'Ouganda, concentrent respectivement 17% et 16% des importations d'armes des nations de l'Afrique sub-saharienne.

Enfin, entre 2009 et 2013, dix pays ont reçu un total de 16 sous-marins, dont huit fournis par l'Allemagne, souligne l'institut. Fin 2013, 50 autres sous-marins avaient été commandés.