Un rapport d'experts de l'ONU chargés de contrôler l'application des sanctions contre al-Qaida et ses affiliés recommande de décourager le versement de rançon en cas d'enlèvement et de faire circuler les données biométriques d'individus suspects pour mieux les repérer.

Le rapport, rendu public mercredi et qui sera transmis au Conseil de sécurité, souligne que les enlèvements sont devenus une activité des plus lucratives et «une tactique prioritaire pour al-Qaïda».

Il cite une évaluation américaine selon laquelle les groupes terroristes ont récolté ainsi 120 millions de dollars entre 2004 et 2012. Sur les quelque 1283 enlèvements de nature terroriste recensés en 2012, 53% sont intervenus dans les zones Afrique et Asie-Pacifique, contre 19% au Moyen-Orient, indique le rapport.

Il prône une plus grande implication des assureurs et des entreprises évaluant les risques à l'international afin de fournir conseil et expertise en cas d'enlèvement. Les experts rappellent que «le versement de rançons à des groupes ou individus inscrits sur la liste (du comité des sanctions contre al-Qaïda) serait une violation de ces sanctions».

Le Conseil de sécurité a adopté fin janvier une résolution demandant aux États membres de ne pas verser de rançon, financière ou politique, aux terroristes en cas d'enlèvement ou de prise d'otages. Il s'agit de la première résolution spécifiquement consacrée à ce sujet. Elle réaffirme de précédents engagements anti-terroristes pris dans le cadre de l'ONU ou du dernier sommet du G8 de juin 2013 en Irlande du Nord.

Le rapport recommande aussi de fournir aux autorités compétentes des informations plus précises, en particulier des données biométriques, sur les individus frappés de sanctions, notamment d'une interdiction de voyager, «afin de limiter les risques d'un mauvais repérage pendant le processus d'identification» aux frontières.

Le document souligne qu'al-Qaïda «reste une menace même si elle n'a pas recouvré sa puissance d'antan». Les affiliés d'al-Qaïda évoluent et s'adaptent aux différents milieux, avec «des tendances opérationnelles variées», expliquent les experts.