La Banque mondiale a annoncé mardi avoir reçu le montant record de 52 milliards de dollars sur trois ans pour financer sa branche dédiée à l'aide aux pays les plus pauvres de la planète.

«En dépit d'une conjoncture économique difficile, une coalition de pays développés et en développement se sont engagés aujourd'hui à accélérer le combat pour éradiquer l'extrême pauvreté», a déclaré l'institution dans un communiqué.

Débloqués principalement par 46 États membres, les 52 milliards de dollars viendront abonder l'Association internationale de développement (IDA), la branche de la Banque mondiale spécialisée dans les prêts à taux zéro aux pays pauvres, majoritairement en Afrique.

Dans son communiqué, l'institution précise toutefois qu'elle aura également désormais recours à des prêts «concessionnels», à faible taux d'intérêt, en raison des «circonstances budgétaires exceptionnelles» à travers le monde et le manque de ressources.

Refinancée tous les trois, l'IDA a reçu pour les trois prochaines années un montant en hausse de 5,4% par rapport aux 49,3 milliards de dollars qui avaient été collectés en décembre 2010 par un plus grand nombre de pays.

«C'est un succès pour la communauté internationale», s'est réjoui Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale qui s'est engagé à éradiquer l'extrême pauvreté sur le globe d'ici à 2030.

«Ce n'était pas gagné d'avance», a-t-il précisé lors d'une conférence téléphonique, assurant que son organisation devait désormais prouver à ses États membres que «chaque dollar sera utilisé efficacement».

Au cours des trois prochaines années, les prêts débloqués par l'IDA devraient notamment permettre de fournir des vaccins vitaux à quelque 200 millions de personnes et à donner accès à l'eau courante à 32 millions d'autres, selon le communiqué.

Les prêts devront par ailleurs davantage financer des projets axés autour du changement climatique et de «l'égalité des sexes» et cibler les zones de conflit, selon le document.

Le président de la Banque mondiale a également ajouté qu'il faudrait attendre le mois de mars pour que la liste précise des pays donateurs et leurs contributions soient rendues publiques.

Sur la période 2010-2013, les États-Unis ont été le principal donateur de l'IDA, suivis de près par la Grande-Bretagne et le Japon.

Dans ce contexte de raréfaction des ressources, le président de la Banque mondiale a redit son engagement à réduire de 400 millions de dollars sur trois ans le budget de fonctionnement de l'institution qui s'élève actuellement à 5 milliards.

Sur l'exercice 2013 clos en juin, cette branche de la Banque mondiale avait accordé pour 16,3 milliards de dollars de prêts sur le globe, en hausse de 10,9% sur un an.