L'ex-gouverneure générale Michaëlle Jean admet que la direction de la Francophonie l'intéresse, confirmant pour la première fois publiquement des rumeurs persistantes à cet égard.

Au cours d'une visite en Afrique au début du mois d'octobre, elle a confié à des médias locaux son intérêt pour la succession d'Abdou Diouf, à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie depuis 2003.

«Est-ce que je suis intéressée à le remplacer ? Oui, je suis très disponible, mais je pense qu'il faut voir les choses de manière globale, voir ce qu'on peut faire pour faire évoluer les choses», a confié Mme Jean au magazine économique sénégalais Réussir.

L'ex-journaliste a ajouté qu'elle était «au coeur de la Francophonie, parce que je suis Haïtienne d'origine et Canadienne de naissance» et s'est décrite comme une «militante de la Francophonie».

«Période de réflexion»

Michaëlle Jean a refusé d'accorder une entrevue à La Presse sur ses ambitions professionnelles au sein de l'organisation internationale.

Son bureau a adopté un ton beaucoup moins assuré pour résumer sa position par rapport à ce poste.

«Elle est en période de réflexion. En ce moment, elle met beaucoup d'attention sur sa mission de l'UNESCO pour Haïti, a indiqué Micheline Laflamme, son attachée de presse. Elle ne veut pas accorder d'entrevue tant qu'elle n'aura pas pris de décision.»

Questionnée quant à la fiabilité des propos rapportés par le magazine Réussir, Mme Laflamme n'a pas soulevé de problème particulier avec la transcription des entrevues que sa patronne a données en Afrique. Elle a toutefois précisé ne pas avoir lu ce texte en particulier.

Rumeurs

Depuis quelques mois, la sphère politique bruisse de rumeurs sur la possible candidature de Michaëlle Jean comme secrétaire générale de la Francophonie. Selon Le Soleil, son récent voyage en Afrique s'inscrit dans une «campagne active» pour succéder à Abdou Diouf, après trois mandats. Celui-ci quittera ses fonctions l'an prochain.

La question du parrainage de Mme Jean par Québec ou Ottawa serait toutefois éminemment complexe. Toujours selon le quotidien de la capitale, plusieurs observateurs de ce milieu doutent que le gouvernement Marois appuie une ancienne représentante de la monarchie britannique pour prendre la tête de la Francophonie.

Michaëlle Jean est actuellement ambassadrice de l'UNESCO en Haïti. Elle a été nommée chancelière de l'Université d'Ottawa, un poste largement honorifique.