Le quotidien des réfugiés va s'améliorer grâce à des abris Ikea, a annoncé vendredi le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

«Nous allons en installer 26 qui sont déjà arrivés en Éthiopie. Douze vont arriver à la frontière irakienne pour des réfugiés syriens et 12 au Liban pour des réfugiés syriens également», a précisé à l'AFP le chef de l'innovation au HCR, Olivier Delarue.

Cinq personnes peuvent vivre dans chacun de ces abris, sorte de petites maisonnettes en plastique pour les parois et en matériau composite pour le toit.

Il aura fallu trois ans de recherche au Refugee Housing Unit, une ONG dont le siège est en Suède, et au HCR pour mettre sur pied le projet, financé par la fondation Ikea, à hauteur de 4 millions de dollars.

Les 50 abris, qui sont en cours de déploiement sur le terrain, ne sont que des prototypes, à 8000 dollars l'unité. Le HCR attend les commentaires des premiers réfugiés avant de donner le feu vert à une large production.

À terme, si ces abris sont produits à une échelle importante, le HCR vise un prix de 1000 dollars l'unité, contre 500 dollars la tente.

Les prototypes ont été fabriqués, à la main, en Suède mais pas dans des usines Ikea, a assuré M. Delarue, soulignant que la Fondation Ikea n'avait que des objectifs philanthropiques.

Un des principaux avantages des nouveaux abris est leur durée de vie. Alors que l'espérance de vie des tentes blanches traditionnelles du HCR ne dépasse guère les 6 mois dans des pays comme la Jordanie ou au Darfour, en raison des conditions climatiques (vent, sable et eau), les abris sont garantis trois ans et peuvent tenir plus longtemps, relève M. Delarue.

Reste toutefois à régler la question du transport, puisque les abris pèsent 100 kg, contre 60 kg pour une tente. Pour ce qui est de la superficie, elle est sensiblement la même (environ 17,5 m2).

Autre avantage, l'abri se monte en 4 heures, sans outil.

Par ailleurs, le toit dispose de panneaux solaires flexibles liés à une lampe et à un chargeur de téléphone. Les parois permettent par ailleurs de renvoyer la chaleur vers l'extérieur pendant la journée et de la retenir la nuit.

Plus de 45,2 millions de personnes vivaient en dehors de leurs foyers en 2012, la majorité à cause de conflits, soit le chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis près de 20 ans, selon l'ONU.

15,4 millions d'entre eux étaient des réfugiés, 28,8 millions des déplacés à l'intérieur de leur pays et 937 000 des demandeurs d'asile.