Les États-Unis ont exprimé vendredi leur inquiétude de voir le Liban entraîné dans le conflit syrien, après des violences entre partisans et opposants au régime syrien à Tripoli, au Liban, critiquant la décision du Hezbollah d'accroître sa participation dans le conflit.

«Les États-Unis sont très inquiets de la situation au Liban», a déclaré dans un communiqué Patrick Ventrell, porte-parole adjoint du département d'État.

Les combats entre partisans et opposants au régime syrien de Bachar al-Assad ont fait au moins 23 morts en cinq jours à Tripoli, dans le nord du Liban, dans les violences les plus meurtrières depuis des années, a affirmé vendredi une source de la sécurité libanaise.

Le Liban est profondément divisé entre partisans du régime, emmenés par le Hezbollah chiite, et le camp hostile à Damas, avec à sa tête le sunnite Saad Hariri, ex-premier ministre.

Le président libanais Michel Sleimane a appelé vendredi le Hezbollah à la prudence quant à son engagement massif dans les combats au côté des forces de Damas, estimant qu'il risquait de s'embourber dans le conflit syrien.

«La décision des dirigeants du Hezbollah d'accroître sa participation dans les combats en Syrie va à l'encontre et mine la politique libanaise de distanciation (par rapport au conflit syrien) et risque d'entraîner le Liban dans une guerre à l'étranger», a jugé M. Ventrell.

«Nous exhortons toutes les parties dans la région à s'abstenir de toute action qui exacerberait la crise», a-t-il poursuivi.

«Les États-Unis soutiennent totalement la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban et saluent les efforts des dirigeants libanais pour mettre un terme à la violence», a ajouté M. Ventrell.

«Les récents affrontements dans la ville de Tripoli [...] sont un rappel saisissant du fait que le conflit en Syrie représente un danger croissant pour la stabilité et la sécurité du Liban», a-t-il jugé.