Le président Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping vont se retrouver début juin pour un sommet en Californie, leur première rencontre depuis que M. Xi a pleinement pris les rênes de son pays, a annoncé la Maison Blanche.

MM. Obama et Xi se retrouveront les 7 et 8 juin dans la région de Palm Springs, à 160 km à l'est de Los Angeles, pour des «discussions en profondeur sur un ensemble de dossiers bilatéraux, régionaux et mondiaux», a précisé la  présidence américaine lundi dans un communiqué.

Les deux dirigeants «examineront les progrès et les difficultés (qui ont marqué) les relations américano-chinoises ces quatre dernières années, et discuteront des moyens d'améliorer la coopération, tout en gérant nos désaccords de façon constructive, dans les années à venir», a affirmé la Maison Blanche.

L'exécutif américain a aussi révélé que le conseiller de sécurité nationale de M. Obama, Tom Donilon, se rendrait du 26 au 28 mai à Pékin pour préparer le sommet.

M. Xi a été désigné le 14 mars à la présidence de la république chinoise par le parlement, parachevant une succession soigneusement organisée par le pouvoir communiste au terme de dix ans de fonctions de Hu Jintao.

Les contentieux ne manquent pas entre les deux grandes puissances que dirigent MM. Obama et Xi, à la fois concurrentes géopolitiques et partenaires obligées vu l'étroitesse de leurs relations économiques.

La volonté de M. Obama de recentrer les efforts diplomatiques et commerciaux de son pays vers l'Asie s'est souvent heurtée aux nouvelles ambitions géopolitiques et économiques de Pékin.

Les Américains ont appelé la Chine à faire davantage pression sur son allié nord-coréen lors de la récente montée des tensions dans la péninsule coréenne, née d'un essai nucléaire et d'un tir de missile par le régime stalinien.

Washington a aussi pris fait et cause pour ses alliés en Asie du sud-est, dont plusieurs s'opposent à Pékin sur des questions de souveraineté maritime, tandis que la Chine s'est inquiétée du renforcement des effectifs militaires américains dans la région, en particulier en Australie.

L'annonce de ce sommet est intervenue peu après une visite historique du président birman Thein Sein à la Maison Blanche, alors que les récentes réformes économiques et démocratiques de la Birmanie et son rapprochement avec Washington ont été vues comme un défi pour l'influence jusqu'alors écrasante exercée par Pékin sur son voisin.

Les contentieux les plus aigus concernent les dossiers économiques au sens large, les États-Unis ayant reproché à la Chine, grand exportateur de produits manufacturés, de s'offrir une compétitivité à bon compte en sous-évaluant sa monnaie.

Le cyber-espionnage et le vol de données sensibles américaines, gouvernementales et privées, attribués à Pékin - qui a nié en bloc -, ont été mentionnés à de multiples reprises comme dossier brûlants par M. Obama, qui avait même parlé de conversations «musclées» avec les Chinois à ce sujet.

Les deux capitales se sont également affrontées dans le passé sur la question de la liberté d'expression et des droits de l'homme.

Les États-Unis avaient reçu M. Xi, qui n'était alors que vice-président, avec tous les honneurs le 14 février 2012, le gratifiant d'un entretien dans le Bureau ovale avec M. Obama, ainsi que de visites au département d'Etat et au Pentagone.