Les 193 pays membres de l'ONU négocient «mot après mot» la rédaction d'un traité international sur les ventes d'armes, jetant le doute sur les chances de parvenir à un accord avant la date-butoir de vendredi.

Aucune ébauche de texte ne s'est encore dessinée, selon des diplomates, et aucune ne devrait voir le jour avant mercredi, ce qui laisserait tout juste deux jours aux gouvernements impliqués pour, éventuellement, donner leur feu vert à ce qui doit être un traité majeur réglementant un marché annuel de 70 milliards de dollars.

«Il ne nous reste plus beaucoup de temps pour négocier», ont prévenu lundi deux ministres britanniques, Alistair Burt, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, et Alan Duncan, chargé du Développement international, dans un communiqué conjoint.

«De vraies divergences restent à surmonter et il existe une minorité d'États, petite mais forte, qui s'oppose au traité», ont-ils ajouté. «Leur opposition est directement contraire aux intérêts de la grande majorité de la population mondiale».

Les désaccords restent profonds entre les pays fabricant d'armes (États-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, Allemagne, France), les pays acheteurs qui tentent d'affaiblir le traité, notamment l'Iran, la Syrie, Cuba et la Corée du Nord, et enfin ceux, majoritaires, qui réclament un accord sur un traité allant le plus loin possible.

Ces derniers, au nombre de 74, notamment des pays latino-américains, africains et européens, ont envoyé un communiqué réclamant que les transferts d'armes soient interdits dès lors qu'il existe «un risque substantiel que ces transferts soient utilisés en violation du droit humanitaire», a indiqué à la presse Anna Macdonald, experte du contrôle des armements pour l'association Oxfam.

«Le président de la conférence avance littéralement mot après mot vers une ébauche de texte à huis clos», a-t-elle raconté.

Les discussions, depuis trois semaines, portent aussi bien sur les armes concernées que le champ d'application du traité ou ses critères d'évaluation.

La conférence doit ensuite se prononcer par consensus. Et une fois le traité conclu, il faudra encore qu'un nombre suffisant de pays - parmi lesquels les principaux vendeurs et acheteurs -- le signe et le ratifie.