Quelque 450 millions d'enfants souffriront de retards dans leur développement physique et mental ces quinze prochaines années si rien n'est fait pour lutter contre la malnutrition, a averti mercredi un rapport de l'ONG britannique Save the Children.

«Le monde a fait des progrès spectaculaires pour réduire la mortalité infantile, de 12 à 7,6 millions (entre 1990 et 2010), mais ces progrès vont s'arrêter là si nous échouons à lutter contre la malnutrition», a mis en garde le directeur général de l'organisation, Justin Forsyth.

L'ONG a appelé le gouvernement britannique à organiser un sommet sur la faim dans le monde cette année, en profitant de la présence de nombreux dirigeants lors des Jeux olympiques cet été.

«Tous les jours, chaque heure, 300 enfants meurent de malnutrition, souvent juste parce qu'ils n'ont pas accès aux aliments de base, que nous considérons comme acquis dans nos pays riches», a rappelé Justin Forsyth.

«En luttant contre la famine et la malnutrition, les dirigeants dans le monde ont la possibilité de changer la situation de millions d'enfants», a-t-il ajouté.

Actuellement, 171 millions d'enfants sont atteints de retards de croissance dus à la malnutrition, selon l'ONG. Le manque de nourriture, couplé aux maladies, empêche le corps et le cerveau de se développer normalement, entraînant des séquelles irréversibles.

En Asie par exemple, où 100 millions d'enfants souffrent de retards de croissance, le rapport prévoit que 7 millions supplémentaires seront affectés d'ici 2050 en raison de l'impact du changement climatique sur la production agricole.

L'ONG souligne qu'il existe des solutions simples comme l'addition de vitamines et de minéraux dans l'alimentation et promeut l'allaitement maternel.

Le rapport cite le cas d'une fillette éthiopienne de 9 ans, Maritu, qui n'a en guise de repas qu'un bout de pain accompagné de sauce. «Nous ne mangeons rien d'autre. Une fois par an, exceptionnellement, il arrive que je puisse avoir un oeuf ou de la viande. Il n'y a pas assez à manger mais mes parents me donnent tout ce qu'ils peuvent», témoigne-t-elle.

La malnutrition rend les enfants vulnérables aux maladies et selon le rapport, elle est derrière la majorité des décès dus à la diarrhée, au paludisme et à la pneumonie.