Le centre Simon-Wiesenthal va lancer dans deux mois une nouvelle campagne de traque des criminels nazis de la Seconde guerre mondiale, a annoncé mercredi soir le directeur de son antenne à Jérusalem.

«Dans deux mois, nous allons annoncer lors d'une conférence de presse à Berlin le lancement d'une nouvelle campagne en vue de faire passer en jugement des criminels de guerre nazis», a indiqué à l'AFP M. Efraïm Zuroff.

Selon lui, «des centaines d'enquêtes visant des criminels de guerre nazis pourraient être rouvertes en Allemagne, dans le sillage du procès de John Demjanjuk (91 ans), car pour la première fois un tribunal allemand a jugé et condamné un nazi sans qu'une preuve formelle de ses crimes ait été fournie».

Un tribunal de Munich a reconnu Demjanjuk coupable de participation à l'extermination de près de 30 000 Juifs, comme garde au camp de la mort de Sobibor (Pologne), en 1943, et l'a condamné à cinq ans de prison.

Ce dernier a fait appel, et, vu son grand âge, le tribunal l'a provisoirement remis en liberté, après deux ans passés en prison.

«Sur toutes ces enquêtes éventuelles, il se peut qu'une vingtaine débouchent sur des procès effectifs», a estimé M. Zuroff. Il a souligné que «le temps qui passe est le meilleur allié des criminels de guerre nazis» toujours en vie qui sont pour la plupart des subalternes âgés d'un vingtaine d'années à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Selon M. Zuroff, Alois Brunner, «probablement mort», figure encore en tête de la liste des dix principaux criminels de guerre recherchés par le centre Wiesenthal. Il est responsable direct de la déportations de plus de 100 000 juifs d'Autriche, Grèce et France vers les camps de la mort, et a trouvé refuge en Syrie après la guerre.