La confrontation armée s'est intensifiée samedi entre les groupes radicaux palestiniens de Gaza et Israël, avec des salves de roquettes qui ont touché plusieurs villes israéliennes, faisant un mort, sur fond de crise diplomatique entre l'État hébreu et l'Égypte.

Depuis jeudi soir, des activistes de la bande de Gaza ont tiré plus de 75 roquettes et mortiers contre le sud d'Israël, selon un bilan israélien.

Un Israélien a été tué samedi soir après qu'une salve s'est abattue sur Beersheva, la capitale du Néguev, à 40 km de l'enclave palestinienne. Quinze autres personnes ont été blessées, dont deux enfants.

Les Comités de résistance populaire (CRP), un groupe radical accusé par Israël d'être derrière les attaques meurtrières anti-israéliennes de jeudi dans le sud du pays, ont revendiqué les tirs sur Beersheva.

De son côté, la branche armée du Hamas à Gaza s'est attribuée la responsabilité du lancement de 4 roquettes Grad en direction de la localité d'Ofakim alors que les tirs d'engins s'intensifiaient fortement dans la soirée contre le territoire israélien.

«C'est notre réponse aux crimes de l'occupation sioniste après la mort de 15 martyrs et des douzaines de blessés» à Gaza, ont affirmé les Brigades Ezzedine Al-Qassam dans un communiqué.

C'est la première fois que les Brigades Al-Qassam tirent des roquettes contre Israël depuis l'instauration d'une trêve de facto par les principaux groupes armés de la bande de Gaza en avril dernier.

Un total de 15 Palestiniens ont été tués et 47 blessés lors de raids aériens contre la bande de Gaza depuis une série d'attaques anti-israéliennes jeudi dans le sud d'Israël (8 morts), tout près de la frontière avec l'Égypte, selon des sources médicales palestiniennes.

Des appels à la vengeance ont été lancés lors des obsèques des victimes des frappes israéliennes, dont un garçon de 5 ans.

La Ligue arabe se réunira d'urgence dimanche pour discuter de la situation dans la bande de Gaza après la reprise du cycle de violences entre Israël et Gaza, a indiqué samedi à l'AFP le secrétaire général adjoint de l'organisation, Ahmed ben Helli.

Le Quartette pour le Proche-Orient, qui comprend les États-Unis, la Russie, l'Union européenne et les Nations unies, a mis en garde samedi contre un «risque d'escalade» après les violences à Gaza ou à partir de ce territoire, tout en appelant à la «retenue».

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a eu des contacts samedi avec le chef des renseignements égyptiens, Mourad Mouafi, pour faire stopper «l'agression israélienne», selon un communiqué du mouvement islamiste.

De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation à Gaza.

Sur le front diplomatique, Israël a exprimé ses «regrets» alors que l'Égypte réclamait des «excuses»  suite à la mort de cinq policiers égyptiens, à la frontière, lors des attaques de jeudi près d'Eilat, dans le sud d'Israël.

Selon la télévision d'État égyptienne, Le Caire a décidé de rappeler son ambassadeur en Israël. Mais ce rappel n'a pas été confirmé par Israël.

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a «regretté» la mort des policiers égyptiens et a proposé d'«examiner» les circonstances de l'incident avec l'armée égyptienne.

Selon un rapport de la Force multinationale et Observateurs (FMO), stationnée dans le Sinaï et chargée de surveiller la paix entre Israéliens et Égyptiens, Israël a commis deux violations en pénétrant en Égypte et en tirant côté égyptien.

Il s'agit de la première crise diplomatique entre les deux voisins depuis la chute en février du régime de Hosni Moubarak, un partenaire d'Israël.

Le Caire avait rappelé son ambassadeur dans l'État hébreu en novembre 2000 pour protester contre «l'usage excessif de la force» par Israël contre les Palestiniens après le déclenchement de la deuxième Intifada.