La situation y est moins désespérée, mais tout de même préoccupante: les nantis européens et américains n'échappent pas à la soif.

Cette semaine, environ les trois quarts du territoire français étaient sous le coup de mesures de restriction d'eau, particulièrement dans l'ouest et dans le centre du pays. L'agence de presse Reuters a indiqué mercredi que c'est la première fois depuis août 2003, année où la canicule avait provoqué la mort de quelque 15 000 personnes en France, que 70 départements sont concernés par des restrictions d'usage de l'eau.

Déjà, le printemps en France avait été désigné comme le plus sec depuis l'année 1959, avec moins de la moitié des pluies que la normale.

Aux États-Unis, la situation est préoccupante dans 14 États du sud du pays, de la Floride à l'Arizona. Le Texas est l'État le plus touché, notamment à cause de feux de broussailles qui grignotent chaque jour un peu plus de terrain. La sécheresse laisse les élus démunis, le gouverneur de l'État Rick Perry a même appelé ses concitoyens à «prier pour la pluie» pendant le dernier week-end de Pâques. En vain. Le département américain de l'Agriculture a désigné le Texas comme zone sinistrée, le mois dernier.

Le fameux courant d'eau froide La Niña, qui refroidit le Pacifique après le passage du courant chaud El Niño, serait en partie responsable de la crise. Le courant froid a à peine fini de faire sentir son effet queson retour est annoncé pour l'automne. Et les experts des services météo gouvernementaux ont de mauvaises nouvelles: il y a peu de chance que la situation ne s'améliore dans les trois à six prochains mois.

Dans le New York Times, mardi, des experts en climat ont dit craindre que la sécheresse de 2011 ne batte le record de celle qui avait touché la région dans les années 50. Par contre, à cause de l'état lamentable de l'économie américaine, cette sécheresse pourrait avoir les «impacts culturels» de celle qui avait assommé le pays dans les années 30, juste après l'écrasement de 1929.