Le Sud-Coréen Ban Ki-moon a été réélu mardi par les 192 États membres de l'ONU pour un deuxième mandat de cinq ans aux fonctions de secrétaire général, au moment où, entre Libye et Syrie, l'organisation est confrontée à de nombreuses crises.

Son élection était quasi-certaine, Ban Ki-moon n'ayant pas de rival déclaré. Il avait en outre reçu vendredi le soutien des quinze pays du Conseil de sécurité. L'Assemblée générale de l'ONU a voté par acclamation.

Alors que la salle applaudissait, Ban Ki-moon, tout sourire, s'est incliné devant les représentants des pays membres. «Vous m'avez fait un grand honneur au-delà de toute expression. Je reçois humblement ce témoignage de votre confiance», a-t-il déclaré.

Lors d'une allocution, M. Ban a vanté les réussites de l'ONU sous son premier mandat.

«Comme jamais auparavant, l'ONU est à l'avant-garde pour aider les gens. Nous sommes restés fermes sur la démocratie, la justice et les droits de l'homme, en Côte d'Ivoire, dans le monde arabe et au-delà», a-t-il souligné.

M. Ban a reçu les félicitations des États-Unis, dont l'ambassadrice à l'ONU Susan Rice, a salué en lui «un champion de la paix et de la sécurité».

À Paris, le président français Nicolas Sarkozy a également félicité M. Ban   «pour l'engagement qu'il a démontré tout au long de son premier mandat au service de l'Organisation et en faveur de la paix et de la sécurité internationales».

Même son de cloche à Pékin, où le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Hong Lei a formulé l'espoir que Ban Ki-moon continuerait de «sauvegarder la paix mondiale, promouvoir le développement commun et dynamiser la coopération internationale».

À 67 ans, Ban Ki-moon n'a pas le charisme de son prédécesseur Kofi Annan, mais ce bourreau de travail a retrouvé un certain lustre avec ses positions courageuses pendant le printemps arabe.

Il a critiqué le président syrien Bachar al-Assad au point que ce dernier ne veut plus le prendre au téléphone. Il n'a pas ménagé non plus ses critiques à l'égard du Libyen Mouammar Kadhafi et s'est personnellement impliqué dans la crise ivoirienne.

«Maintenant qu'il va être débarrassé du fardeau d'avoir à rechercher des appuis pour sa réélection, nous espérons qu'il aura plus de temps à consacrer à la lutte pour les droits de l'homme partout dans le monde», a déclaré le directeur de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, Philippe Bolopion.

Car Ban Ki-moon a été la cible de critiques pour sa discrétion sur les violations des droits de l'homme en Chine, qu'il a épargnée pour ne pas mécontenter ce membre permanent du Conseil de sécurité.

Il a ainsi évité d'aborder le cas du prix Nobel de la paix chinois emprisonné Liu Xiaobo lors d'une rencontre avec le président Hu Jintao en novembre dernier.

Ses critiques estiment d'ailleurs qu'il est trop prudent à l'égard des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Chine, Grande-Bretagne, Russie).

Ban Ki-moon est le huitième secrétaire général depuis la création de l'ONU après la Seconde Guerre mondiale. Son mandat actuel s'achève le 31 décembre 2011. Son deuxième mandat va donc courir du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2016.