En janvier dernier, 300 jeunes ont assisté à une vigile au sanctuaire du Saint-Sacrement, avenue du Mont-Royal, où le théologien américain Christopher West a expliqué la théologie du corps proposée par Jean-Paul II.

Cette soirée est l'exemple parfait de l'influence majeure de Jean-Paul II sur l'Église québécoise: l'accent sur les jeunes et ses propositions controversées en matière sexuelle.

«Je crois que pastoralement, l'influence majeure de Jean-Paul II au Québec a été l'importance des jeunes», explique Gilles Routhier, prêtre diocésain qui enseigne la théologie à l'Université Laval. «Sur un plan plus large, la population se souvient de lui avec affection, mais aussi de ses interventions sur la morale sexuelle. On retient aussi son enseignement à caractère social, sur les inégalités.»

Martin Veillette, évêque de Trois-Rivières et président de l'Assemblée des évêques du Québec, estime qu'outre les jeunes, Jean-Paul II a amené l'Église québécoise à s'intéresser à la paix dans le monde.

Le pape polonais a-t-il accéléré ou ralenti le détachement des Québécois de la foi? Tant Mgr Veillette que M. Routhier pensent que sa chaleur humaine a préservé ce lien. «Il était pour les gens un géant, qui réussissait à les charmer, dit M. Routhier. Je pense que le décrochage est plus fort sous son successeur.»