Le quart des mines terrestres actives de la planète sont disséminées sur le territoire irakien, ce qui en fait l'un des pays les plus contaminés du monde, a affirmé mardi le ministère irakien de l'Environnement.

Le sol irakien cache plus de 20 millions de mines terrestres actives, selon le sous-ministre irakien de l'Environnement, Kamal Hussein Latif.

Les mines sont devenues «un lourd héritage» qui constitue un frein à l'économie et à la santé du pays, a déploré M. Latif devant des journalistes réunis à Bagdad.

Plusieurs de ces mines datent des années 1960, quand l'Irak a lancé des opérations militaires pour étouffer la rébellion kurde dans le nord du pays. Mais elles sont aussi un héritage de la guerre Iran-Irak (1980-1988), quand le régime de Saddam Hussein les a plantées dans le désert près de la frontière, de la première guerre du Golfe (1991) et de l'invasion américaine qui a renversé Saddam Hussein, en 2003.

«Elles ont été installées au hasard et aucune carte (permettant de les localiser) n'a été laissée par le précédent régime», a dit M. Latif.

Les mines affectent le développement économique de l'Irak, et en particulier le secteur pétrolier, puisque de nombreuses mines ont été disséminées dans la région kurde du nord du pays, près des grandes infrastructures pétrolières.

L'Irak aura probablement retiré 70% de ces mines d'ici 2018, mais le processus est long à cause du manque de personnel et d'autres problèmes, a indiqué M. Latif. Le ministère de la Défense est responsable du nettoyage, avec l'aide d'une vingtaine d'entreprises privées et d'une poignée d'organisations non gouvernementales.

Selon les données des Nations unies, le territoire contaminé par les mines en Irak couvre une superficie de 1730 kilomètres carrés et affecte environ 1,6 million de personnes.

Les mines terrestres et les engins explosifs encore actifs ont tué ou blessé en moyenne deux Irakiens par semaine en 2009, selon l'ONU. Quatre-vingts pour cent d'entre eux étaient de jeunes hommes âgés de 15 à 29 ans.