L'Afrique du Sud ne peut pas empêcher l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide de rentrer au pays avant la présidentielle de dimanche, a assuré mardi le gouvernement sud-africain.

«Ce n'est pas à nous de dire si Jean-Bertrand Aristide doit ou ne doit pas quitter l'Afrique du Sud avant l'élection», a indiqué le vice-ministre des Affaires étrangères Marius Fransman à des journalistes.

Les États-Unis ont demandé lundi à l'ex-président haïtien, exilé en Afrique du Sud, de «différer son retour» dans son pays pour éviter de perturber l'élection présidentielle, dont le second tour est prévu dimanche.

Washington a également demandé aux autorités sud-africaines d'intervenir pour dissuader M. Aristide de rentrer dans son pays, selon le département d'État américain.

«Les États-Unis doivent voir ça avec le gouvernement haïtien. Si on lui a donné un passeport, ce n'est pas à nous de décider quand il doit quitter l'Afrique du Sud», a estimé M. Fransman.

Haïti a fourni en février un nouveau passeport à l'ancien président, lui permettant de rentrer au pays.

L'intéressé qui réside en Afrique du Sud depuis 2004, a rejeté la demande américaine par le truchement de son avocat. Les proches de M. Aristide à Port-au-Prince ont qualifié ces derniers jours son retour «d'imminent».

Jean-Bertrand Aristide avait dû quitter le pouvoir en 2004 face à un soulèvement armé et à la pression des États-Unis et de la France, qui l'accusaient d'incompétence. Il travaille actuellement à l'Université d'Afrique du Sud (Unisa) à Pretoria.