Le mouvement de contestation qui a entraîné la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier a provoqué une onde de choc dans plusieurs pays arabes.

Égypte

Le 25 janvier, début de manifestations sans précédent contre le régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. Ce mouvement de contestation avait été précédé de cinq cas d'immolations par le feu dont un mortel.

La révolte, qui en de nombreux endroits a tourné à l'émeute et dégénéré en de violents affrontements entre police et manifestants, a fait au moins 125 morts au total et des milliers de blessés. La journée du 28 a été, avec 62 morts, la plus sanglante. Le couvre-feu a été instauré au Caire, à Alexandrie et à Suez.

Le président Moubarak a promis des réformes et annoncé la nomination d'un nouveau Premier ministre et la création du poste de vice-président, octroyé au chef des Renseignements. Mais des dizaines de milliers d'Egyptiens ont continué à descendre dans les rues ce week-end, affrontant parfois violemment les forces de l'ordre. Plusieurs pays, dont les États-Unis, ont annoncé l'évacuation de leurs ressortissants.

Yémen

Les manifestations anti-régime se multiplient depuis la mi-janvier. Le 27, des milliers de personnes ont défilé à Sanaa pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978. Le 29, heurts entre opposants et partisans du régime.

Le gouvernement a annoncé une augmentation des salaires.

Au moins trois tentatives d'immolation par le feu et un décès en quelques jours.

Jordanie

La contestation a débuté dès le 14 janvier, lorsque des milliers de personnes ont manifesté à travers le pays contre la politique économique. Plusieurs autres manifestations ont eu lieu à Amman, malgré l'annonce de nouvelles mesures sociales. Le 28, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue, à l'appel des Frères musulmans, réclamant un changement de gouvernement et des réformes.

Depuis plusieurs jours, le roi Abdallah II multiplie les initiatives pour tenter d'apaiser la grogne populaire.

Algérie

Début janvier, cinq jours d'émeutes contre la vie chère ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Le mouvement de protestation a pris fin après l'annonce d'une baisse des prix des produits de base.

Une marche «pour la démocratie» a été empêchée le 22 par la police, une autre pour demander le «départ du système» est prévue le 12 février à l'appel de la toute nouvelle Coordination nationale pour le changement et la démocratie.

Deux décès par immolation et sept tentatives depuis le 14 janvier.

Soudan

Les tensions politiques et les difficultés économiques ont provoqué des manifestations ces dernières semaines, et au moins un homme est mort après s'être immolé par le feu. Début janvier, des heurts avaient déjà opposé la police à des étudiants protestant contre la hausse des prix.

Le 30, journée de protestation antigouvernementale à travers le pays. Heurts entre forces de l'ordre et jeunes manifestants à Khartoum.

Oman

Quelque 200 personnes ont manifesté le 17 janvier à Mascate pour protester contre la cherté de la vie et la corruption.

Mauritanie

Dès le 13 janvier, une marche et un meeting ont réuni plusieurs milliers de personnes à Nouakchott, à l'appel de l'opposition, et des lycéens ont manifesté contre la hausse des prix. Un homme d'affaire s'est immolé par le feu, le 17.

Face à la flambée des prix, les autorités ont annoncé le 20 janvier une baisse de 30% des prix de produits de première nécessité.

Maroc

Trois personnes ont tenté de s'immoler par le feu le 21 janvier, une autre le 25.

Les autorités ont lancé des appels d'offre pour l'achat d'importantes quantités de céréales, afin d'éviter des pénuries.