Les transports européens reviennent lentement à la normale. Après quatre jours de chaos total, les voyageurs ont repris espoir hier et, dans certains cas, le chemin vers leur destination.

Première bonne nouvelle, la deuxième piste d'atterrissage du premier aéroport européen, Heathrow, a été totalement déblayée dans la nuit de mardi à hier.

Du coup, 70% des vols prévus hier ont pu avoir lieu. Sur les panneaux de l'aéroport, le nombre des départs surpassait pour la première fois celui des annulations.

Mais la situation reste déplorable pour les passagers bloqués depuis plusieurs jours.

«Je suis coincée ici depuis dimanche, en transit vers les États-Unis», explique Mary, étudiante installée à Paris. «Je reste ici parce que je ne connais personne à Londres et que je ne peux pas me payer l'hôtel. Mais, surtout, je ne veux pas manquer un possible départ! En attendant, j'ai une sorte de matelas de gymnastique et une couverture pour dormir, et je me suis fait un coin avec mes bagages.»

Selon les responsables de l'aéroport, qui prennent bien soin de ne pas se montrer en public afin de ne pas subir la colère des passagers, il faudra sans doute près d'une semaine pour permettre à tout le monde de gagner sa destination.

En effet, en plus des milliers d'étrangers ou de voyageurs en transit qui campent à l'aéroport, des milliers de Britanniques attendent le feu vert des autorités pour s'y rendre et prendre leur vol de remplacement.

Un grand nombre d'entre eux n'auront donc pas rejoint leur famille pour les Fêtes.

Les aéroports voisins de Gatwick, Édimbourg et Birmingham annoncent eux aussi des retards. En revanche, le trafic aérien est revenu à la normale en France et en Allemagne.

Autre motif de satisfaction, la circulation des trains Eurostar et Thalys en direction et en provenance du continent s'améliore de jour en jour. Des 52 trains prévus, 43 ont ainsi pu quitter la gare londonienne de Saint-Pancras International, hier.

La file aperçue au cours des derniers jours, qui serpentait entre les bancs et les magasins avant de longer l'extérieur du bâtiment, a presque disparu, même si une certaine effervescence régnait encore autour de la zone d'embarquement.

Pour preuve, Dimphy, Néerlandaise établie à Londres, a réussi à prendre son train alors qu'elle n'avait pu arriver plus de 40 minutes avant son départ.

«J'ai expliqué fermement au personnel sur place que je devais être à Amsterdam dans la journée pour des raisons professionnelles et on m'a laissée passer. J'ai eu de la chance de ne pas avoir eu à attendre des heures!» Du coup, elle n'aura pas d'excuse pour ne pas aider à la préparation du repas de Noël.