Les «Dames en blanc», épouses de prisonniers politiques cubains, ont demandé dimanche à l'Union européenne de confirmer sa Position commune sur Cuba dont le gouvernement n'a pas accompli «suffisamment de changements» à leurs yeux.

Les «Dames en blanc» réclament «que la Position commune soit maintenue, car le moment n'est pas encore venu d'en changer. Il peut y avoir des ajustements mineurs, mais il ne peut y avoir d'abandon parce qu'il n'y a pas eu suffisamment de changements à Cuba», a déclaré à la presse la dirigeante du groupe Laura Pollan.

«Les droits de l'homme ne sont pas respectés comme ils le devraient, tous les prisonniers politiques n'ont pas été libérés comme promis (...), on ne peut donc dire que c'est merveilleux et que (l'UE) doit changer» de position, a-t-elle ajouté.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 pays de l'UE se réunissent lundi à Luxembourg pour décider s'ils reconduisent ou non leur Position commune qui empêche une normalisation des relations avec l'île communiste sans amélioration sur place de la situation des droits de l'Homme et des progrès en matière de démocratie.

Selon des sources diplomatiques, ils pourraient assouplir légèrement leur position de fermeté décidée en 1996 à l'égard du régime communiste cubain. Mais elle ne peut être modifiée qu'à l'unanimité. Plusieurs pays d'Europe de l'Est ayant vécu sous le joug communiste avant la chute du rideau de fer, restent très fermes à l'égard du régime castriste.

Mme Pollan a souligné que 13 des 52 prisonniers politiques que le gouvernement cubain s'est engagé à libérer dans le cadre d'un dialogue inédit avec l'Eglise catholique étaient «toujours en prison».

«Une partie (d'entre eux) ont été bannis, mais aucun n'a été libéré (...), il en reste encore 13, et nous ne savons pas quand ils vont les libérer», a expliqué la dirigeante des «Dames en blanc», qui accusent le gouvernement de Raul Castro de forcer les prisonniers relâchés à s'exiler en Espagne.