La torture continue d'être pratiquée dans de nombreux pays qui ont pourtant ratifié la Convention contre la torture et les traitements inhumains, a souligné mardi Claudio Grossman, président du Comité contre la torture de l'ONU.

«L'interdiction absolue de la torture (...) n'est pas encore une réalité dans beaucoup d'Etats qui ont ratifié la Convention», a-t-il dit à l'occasion de la présentation d'un rapport annuel sur ce sujet à l'Assemblée générale de l'ONU.

M. Grossman a insisté sur l'importance du message: «non à la torture, non à la torture dans des situations d'urgence, non à la torture dans toutes les situations».

A ce jour, 147 Etats ont ratifié la Convention contre la torture et sont donc tenus par les obligations qui en découlent, a-t-il dit. «Ces obligations incluent l'interdiction de l'expulsion ou du retour vers des pays où l'on pourrait courir le risque d'être torturé», a-t-il souligné.

«J'invite les 32 États qui n'ont pas encore soumis leur rapports préliminaires (sur la torture) à le faire de façon à ce que le Comité puisse contribuer à la réalisation de la Convention», a-t-il dit.

M. Grossman a encore expliqué qu'il fallait faire la différence entre des cas isolés de torture et des pays qui en ont fait une politique délibérée.

Il n'a cependant pas voulu identifier de cas précis et a refusé de répondre à une question sur la torture pratiquée en Chine et les accusations de torture contre les États-Unis dans le cadre de la guerre en Irak après les attentats du 11 Septembre.

Il a encore indiqué qu'il était opposé «aux expulsions collectives» qui peuvent s'apparenter à des cas de traitements inhumains. «Nous devons être très vigilants», a-t-il ajouté, sans identifier de cas précis.

La France a été critiquée sur la scène internationale pour ses expulsions de Roms bien qu'elle a évité mardi un blâme de Bruxelles.