Les 192 États membres de l'ONU votent mardi pour renouveler cinq des dix sièges non-permanents du Conseil de sécurité. Le jeu est fait pour trois d'entre eux, mais il reste ouvert pour deux sièges sur lesquels louchent la Canada, l'Allemagne et le Portugal.

Le Conseil de sécurité, principal organe de décision de l'ONU, est composé de quinze membres dont cinq permanents avec droit de veto: les États-Unis, la Chine, la France, la Russie, la Grande-Bretagne.

Les membres partants parmi les non-permanents sont le Japon auquel va succéder l'Inde pour la région Asie, le Mexique remplacé par la Colombie pour l'Amérique Latine et l'Ouganda remplacé par l'Afrique du sud pour l'Afrique, dans le cadre d'arrangements déjà pris dans les trois zones.

Pour la quatrième zone, l'Europe occidentale et autres (Western Europe and other Groups, WEOG), s'en vont l'Autriche et la Turquie. Les pays de cette zone ne sont pas parvenus à un accord et il reste en lice le Canada, l'Allemagne et le Portugal.

Ces trois pays sont depuis plusieurs années déjà entrés en campagne auprès des États membres, campagne qui s'est accélérée ces derniers jours.

C'est ainsi que le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle est arrivé dimanche et pour trois jours à New York pour appuyer encore la candidature de son pays et assister au vote.

Le Conseil de sécurité, aux termes de la Charte des Nations unies, a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ses décisions et résolutions ont en principe valeur contraignante. Elles sont prises à une majorité d'au moins neuf des quinze membres, sans veto de la part des membres permanents.

«Le Canada et le Portugal sont de très bons candidats et ce sont des alliés et des amis. Le vote étant à bulletins secrets, rien n'est joué d'avance. Mais nous sommes convaincus que nous avons de très bonnes chances», a souligné l'ambassadeur allemand auprès des Nations unies Peter Wittig.

L'Allemagne souhaite ce siège non-permanent «pour poursuivre une politique active de paix». «Nous avons l'expérience et les ressources pour cela», dit-il.

Safia Morsly-Sikai, porte-parole de la mission du Canada à l'ONU, est toute aussi confiante. «Nous menons une campagne très active depuis plusieurs années et plus encore depuis récemment», dit-elle.

«Nous avons beaucoup de réponses positives qui nous permettent d'être confiants. Mais tout n'est pas joué et ce n'est pas acquis d'avance», dit-elle.

Manuel Pereira, responsable de la presse à la mission du Portugal, est lui aussi optimiste. «Bien entendu, nous avons de gros espoirs. Nous menons campagne pour notre candidature depuis 2000. Nous espérons bien être élus», dit-il.

Il est nécessaire de recueillir les deux-tiers des voix pour être élu. Ceci rend probable plusieurs tours de scrutin mardi. Le mandat des États élus commencera le 1er janvier 2011.