Le président Hamid Karzaï a promis hier que son futur gouvernement multiplierait les efforts pour éradiquer la corruption et a tendu une nouvelle fois la main aux talibans, lors de sa première déclaration depuis l'annonce de sa réélection à la tête de l'Afghanistan.

Le chef de l'État, dont la légitimité est plus que jamais fragilisée après une élection calamiteuse - des fraudes massives en sa faveur au premier tour marqué par une très forte abstention, au forfait de son adversaire Abdullah Abdullah avant le second - a présenté les grands traits de son programme de gouvernement.

«Nous allons tenter d'amener la paix à l'ensemble du pays, dès que possible. Nous en appelons à nos frères talibans pour qu'ils reviennent en Afghanistan et à cet égard, nous demandons l'aide et la coopération de la communauté internationale», a affirmé devant la presse Hamid Karzaï, qui portait son habituel caftan vert et violet et sa toque d'astrakan.

Les talibans ont aussitôt repoussé la main tendue par Karzaï, qualifié de «marionnette» de l'Occident.

«Nous n'accordons aucune valeur à l'offre de paix de Karzaï car nous savons que ce sont des mots vides de sens», a déclaré Yousuf Ahmadi, un porte-parole habituels des talibans, dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

Le chef de l'État a aussi relancé l'idée d'un gouvernement d'union nationale.

La paix sera possible «quand tous les Afghans seront unis et parleront d'une seule voix, travaillant à construire ensemble un gouvernement d'union qui représente tous les Afghans».