L'impact de la sous-nutrition pour les pays pauvres est estimé à 450 milliards $ par an, selon un rapport de l'ONG ActionAid publié lundi, à une semaine d'un sommet des Nations Unies sur le développement à New York.

La somme représente dix fois les fonds requis pour remplir le premier des «Objectifs du millénaire pour le développement» définis en 2000 par l'ONU, qui vise à diviser par deux le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015.

Les pays membres de l'ONU vont se réunir à New York du 20 au 22 septembre pour faire le bilan des progrès réalisés dans les huit objectifs fixés en 2000.

Selon ActionAid, le chiffre de 450 milliards $ par an représente la perte de potentiel économique découlant de la sous-nutrition: morts prématurées, force de travail diminuée, dommages irréversibles subis par les enfants sous-alimentés.

Selon le rapport, la malnutrition chronique est globalement en augmentation de 20% par rapport à 2000, et seulement 8 pays, sur un groupe 28 pays pauvres passés sous revue, sont sur la bonne voie pour atteindre les objectifs en 2015. Douze pays sont même en recul par rapport à ces objectifs.

«Contrairement aux promesses, un sixième de l'humanité ne mange pas à sa faim» précise Meredith Alexander d'Actionaid.

«Pourtant, nous produisons assez pour nourrir tous les hommes, femmes et enfants de la planète. La véritable raison de la faim dans le monde n'est pas un manque de nourriture, mais un manque de volonté politique», a-t-elle poursuivi.

L'association prend en exemple le Brésil qui a réduit de moitié le nombre d'enfants sous-alimentés en moins d'une décennie.

L'ONG exhorte les pays riches à donner 22 milliards de dollars pour combattre la faim dans le monde.

Les huit pays les plus développés du monde --États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Japon, Italie et Canada-- s'étaient engagés en juillet 2009 lors de leur sommet à L'Aquila, dans le centre de l'Italie, à donner environ 20 milliards de dollars sur trois ans pour la sécurité alimentaire.