Le Pentagone a réfuté mercredi les affirmations de WikiLeaks qui a assuré avoir reçu l'aval de l'armée américaine pour discuter d'une aide pour retirer certaines informations de documents confidentiels sur la guerre en Afghanistan sur le point d'être publiés.

«Nous n'avons eu aucun contact direct avec Wikileaks», a affirmé Bryan Whitman, un porte-parole du Pentagone à la presse mercredi, quelques heures après qu'un responsable islandais du site eut affirmé le contraire.

L'armée américaine «a exprimé son intention d'ouvrir un dialogue là-dessus, ils ont dit qu'ils étaient prêts à ouvrir une discussion», avait ainsi déclaré Kristinn Hrafnsson à l'AFP.

Selon ce proche collaborateur du fondateur du site Julian Assange, cette notification a eu lieu «cette semaine».

«Wikileaks n'a clairement pas l'intention de mettre quiconque en danger direct», a encore expliqué M. Hrafnsson.

Mais, à en croire le Pentagone, aucune collaboration n'est en vue.

«Nous ne sommes pas intéressés par des négociations en vue de parvenir à une version aseptisée des documents classés» que le site souhaite diffuser, a dit Bryan Whitman mercredi, tout en exhortant WikiLeaks à «rendre (les documents) immédiatement, à les retirer d'Internet et à ne plus publier aucun document».

«La publication non-autorisée (de documents classifiés) met en danger la vie des soldats de la coalition ainsi que celle des Afghans», a-t-il averti.

Car après son coup d'éclat du mois de juillet, WikiLeaks compte, selon M. Assange, publier près de 15 000 nouveaux documents militaires classifiés dans les prochaines semaines.

Et pour écarter des informations pouvant nuire «à des parties innocentes faisant face à une menace significative», selon les termes employés par Julian Assange, Wikileaks a sollicité -jusqu'à présent sans succès- une aide du Pentagone pour l'aider à analyser ces nouveaux documents.

Si le site joignait le geste à la parole, il aurait alors diffusé un total de 92 000 documents militaires confidentiels, en ajoutant à ces 15 000 documents les 77 000 premiers qu'il avait publiés en juillet.

Cette première diffusion de plusieurs dizaines de milliers de documents confidentiels qui éclairaient le conflit afghan d'une lumière crue avait provoqué la colère du Pentagone et une tempête médiatique.