Le classement 2010 des universités publié vendredi par l'Université des communications de Shanghai est encore dominé cette année de manière écrasante par les Américains et marque une progression de l'Allemagne et une stagnation de la France.

Le top 500, mis en ligne par l'Université Jiaotong, est très suivi en Europe, où il est aussi fortement contesté, et voit trôner à la première place, pour la 8e année consécutive, l'université américaine d'Harvard.

Comme l'an dernier, les États-Unis occupent 17 des 19 premières places, selon le site de l'Université Jiaotong (www.arwu.org) qui publie un classement général, ainsi que des classements par discipline.

Le trio de tête est le même que l'an dernier, mais derrière Harvard, Berkeley souffle cette année la deuxième place à Stanford.

Pour l'Europe, seules les universités britanniques rivales de Cambridge (5e) et d'Oxford (10e) se glissent parmi les 10 meilleures aux côtés d'universités toutes américaines.

À la 20e place, l'université de Tokyo est le premier établissement non américain et non européen de tête de classement.

Le meilleur classement de la Suisse est: la 23e place de l'Institut de Technologie de Zurich; du Canada: la 27e place de l'Université de Toronto et de la Belgique: la 90e place de l'Université de Gand (Gent).

Dans le top 500, l'Allemagne accède cette année à la deuxième place avec 39 universités classées, loin derrière les États-Unis (154) mais devant le Royaume-Uni (38) et le Japon (25).

La France, qui était 5e en 2009 avec 23 universités, est 6e cette année avec 22 établissements, ex-aequo avec l'Italie et la Chine.

Elle n'a que trois établissements dans les 100 premiers: Pierre-et-Marie-Curie à la 39e place (40e en 2009), Paris-Sud Orsay à la 45e (43e) et l'Ecole normale supérieure (ENS-Ulm) à la 71e (70e).

L'idée de ce classement diffusé depuis 2003 est née quand Pékin a décidé de se doter d'universités de prestige international. Il s'agissait de définir les critères pour qu'une université soit considérée de rang mondial et de voir comment les universités chinoises se situaient.

Aujourd'hui, Jiaotong semble un peu dépassée par l'intérêt que suscite son classement, et les critiques qu'elle essuie en Europe, et en France notamment.

L'Europe - qui espère instaurer son propre classement l'an prochain -  estime que les critères retenus défavorisent ses universités et que le classement est quasi exclusivement scientifique.

Ces critères retiennent essentiellement la performance en matière de recherche, au détriment de la formation: le nombre de prix Nobel, de médailles Fields (l'équivalent du Nobel en mathématiques) et d'articles publiés dans des revues uniquement anglo-saxonnes telles «Nature» ou «Science». Les francophones ne sont pas prises en compte.

Valérie Pécresse, ministre française de l'Enseignement supérieur, s'est rendue en juillet à Jiaotong pour promouvoir la réforme en cours des universités françaises, a indiqué à l'AFP Ying Cheng, directeur exécutif du centre de Jiaotong qui compile le classement.

Preuve de leur inquiétude, la Norvège a envoyé également un ministre sur le campus de Jiaotong et le Danemark s'apprête à en faire de même.