La Maison-Blanche a rejeté mardi la proposition de débat «face-à-face» avec le président Barack Obama formulée par son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad, jugeant que Téhéran n'avait «pas fait preuve de sérieux» dans le dossier nucléaire.

«Nous avons toujours dit que nous voulions bien discuter du programme nucléaire iranien illicite, si l'Iran est sérieux à ce sujet», a déclaré le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, lors de son point de presse quotidien.

«Jusqu'ici, (l'Iran) n'a pas fait preuve de sérieux», a estimé M. Gibbs, en soulignant que la République islamique «a des obligations qu'elle doit remplir» dans le dossier nucléaire.

M. Gibbs a par ailleurs accusé le régime iranien de «changer d'opinion selon la pression que les sanctions lui font subir».

«Ces sanctions commencent à avoir de l'effet», a-t-il assuré.

De même, le département d'État, par le biais de son porte-parole Philip Crowley, s'est dit mardi «encouragé» de constater «la volonté de la part de l'Iran de participer à un dialogue que nous avons longtemps recherché».

«Nous sommes enclins à rencontrer l'Iran n'importe quand, n'importe où, dans le cadre du groupe des Six», composé des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie, de la Chine, et de l'Allemagne, a indiqué M. Crowley à la presse.

Lundi, le président Ahmadinejad a proposé un dialogue «face-à-face» avec Barack Obama et affirmé que l'Iran était prêt à un «dialogue de haut niveau» avec les États-Unis.

«Je dois me rendre en septembre à New York pour participer à l'Assemblée générale des Nations unies. Je suis prêt à m'assoir avec M. Obama, face-à-face, d'homme à homme, pour parler librement des questions mondiales devant les médias pour voir la solution qui est la meilleure», a déclaré M. Ahmadinejad à l'occasion d'un congrès des Iraniens vivant à l'étranger.

L'Iran et les États-Unis n'ont pas de relations diplomatiques depuis trente ans. En octobre 2009, le sous-secrétaire d'État américain avait participé aux négociations de Genève sur le nucléaire dans le cadre du dialogue entre l'Iran et les pays du groupe des Six.

Mais l'absence de résultat à propos de l'échange du combustible nucléaire a empêché la poursuite de ces discussions.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 9 juin une résolution renforçant les sanctions internationales contre l'Iran, soupçonné malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Cette initiative a été rapidement suivie par l'adoption de sévères sanctions unilatérales par les États-Unis et l'Union européenne.

De nouvelles discussions sur le dossier nucléaire sont toutefois envisagées en septembre entre Téhéran et les puissances du groupe des Six, ainsi qu'entre l'Iran et les pays du groupe de Vienne (États-Unis, Russie, France) sur la question plus spécifique d'un éventuel échange de combustible nucléaire.