Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a rencontré mercredi à New York le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, après avoir affirmé pouvoir faire des miracles en vue de la paix pour peu que tout le monde travaille dans le même but.

Après cet entretien de 45 minutes mercredi après-midi, M. Néetanyahou n'a fait aucune déclaration. L'ONU s'est contentée d'indiquer que les deux hommes avaient discuté du processus de paix, du blocus de Gaza et de la situation dans le sud du Liban, entre autres sujets.

En début de soirée, le Premier ministre israélien a pris la parole à un rassemblement de responsables de la communauté juive américaine à New York pour évoquer les attaques du 11-Septembre. «Il y a eu des réactions différentes à travers le Moyen-Orient», a-t-il dit. «Dans beaucoup d'endroits il y a eu des fêtes, en Israël les gens pleuraient, ils avaient de la peine».

«Les Etats-Unis n'ont pas de meilleur ami, de meilleur allié que l'Etat d'Israël», a-t-il déclaré avant de préciser que sa réunion avec Barack Obama mardi à la Maison Blanche avait été «très bonne».

M. Néetanyahou s'est en effet présenté à l'ONU, où Israël n'a pas toujours bonne image auprès des 192 Etats membres à cause de l'interminable conflit palestinien, quelque peu rasséréné par un entretien chaleureux mardi avec le président américain.

Après son entrevue avec M. Obama, M. Néetanyahou a déclaré à ABC qu'il voulait parvenir à un accord avec le président palestinien Mahmoud Abbas qui soit acceptable pour les Israéliens.

«Nous voulons que le président Abbas saisisse ma main, entre avec moi dans une pièce, s'asseye et négocie un accord de paix définitif entre Israël et les Palestiniens,» a-t-il dit à la chaîne de télévision américaine.

Il s'est dit confiant qu'un accord de paix au Proche-Orient, qui se refuse depuis des décennies aux dirigeants israéliens, palestiniens et américains successifs, peut être conclu.

«Ne soyez pas si sceptiques,» a insisté M. Néetanyahou. «Placez haut la barre de vos espoirs. C'est l'été et nous pouvons faire des miracles si nous le voulons vraiment».

Il a également affirmé, toujours à ABC, être «prêt à faire davantage» pour améliorer les conditions de vie des habitants de Gaza. «Des choses comme davantage de liberté de mouvements, certains projets économiques», a dit M. Néetanyahou. «L'important est que nous y sommes prêts».

Mardi, tout en se félicitant des nouvelles mesures israéliennes pour assouplir le blocus, M. Ban avait appelé de ses voeux «des mesures supplémentaires» pour satisfaire aux besoins de la population de Gaza et permettre aux Nations unies d'accélérer leurs efforts humanitaires.

M. Ban appelle depuis longtemps à la levée pure et simple du blocus de Gaza.

Israël a autorisé lundi l'accès à Gaza de matériaux de construction destinés à des projets de la communauté internationale approuvés par l'Autorité palestinienne, initiative saluée par les acteurs internationaux et les ONG qui attendent désormais des actes.

Ce changement de politique répondait à une intense pression internationale sur Israël pour qu'il assouplisse le blocus vieux de quatre ans, après l'arraisonnement fin mai par des commandos israéliens d'une flottille humanitaire internationale pour Gaza, lors duquel neuf Turcs ont péri et qui a suscité un tollé dans le monde.

M. Ban est partisan d'une enquête internationale sur les circonstances de cet assaut, effectué dans les eaux internationales.

Israël ne veut pas en entendre parler, assurant qu'il peut mener cette investigation lui-même et de manière «crédible». Israël a mis sur pied une commission d'enquête, avec la participation d'observateurs britannique et canadien.