Des talibans ont lancé mercredi une attaque à la voiture piégée et à la roquette sur une importante base militaire de l'OTAN à Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, à quelques jours de l'arrivée du nouveau patron des forces internationales, le général David Petraeus.

«Une attaque sur la base militaire de Jalalabad s'est produite ce matin», a déclaré le capitaine de corvette Iain Baxter, un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan.

«Plusieurs assaillants ont été tués. Ils ont fait usage d'une voiture piégée, de RPG (lance-roquettes, ndlr) et d'armes légères. Ils ont fait exploser la voiture piégée mais n'ont pas atteint le périmètre» de sécurité de la base, a-t-il souligné.

Deux membres des forces de sécurité ont été légèrement blessés, a annoncé le commandement de l'OTAN sans préciser leur nationalité.

L'attaque a commencé à l'aube et a duré plusieurs heures.

Ahmad Zia Abdulzaï, porte-parole du gouvernorat de la province de Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale, a affirmé que des kamikazes participaient à l'attaque.

Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, a revendiqué l'attaque dans un appel téléphonique à l'AFP.

La base de Jalalabad - en fait une base et un aéroport militaires - est l'une des plus importantes de l'OTAN dans le pays, après celles de Kandahar (sud) et de Bagram, à une soixantaine de km de Kaboul, toutes les deux cibles d'attaques d'insurgés, parfois kamikazes, ces derniers mois.

Le 22 mai, les talibans avaient attaqué la base de Kandahar, la plus importante du pays, tirant cinq roquettes et blessant plusieurs militaires de l'OTAN et des employés civils.

Quelques jours auparavant, 30 à 40 talibans -dont des kamikazes- avaient attaqué Bagram, la deuxième du pays. Seize insurgés et un civil américain avaient été tués selon les forces internationales. Neuf soldats américains avaient été blessés lors des combats.

Les talibans ont promis en mai de lancer une série d'opérations de «jihad» -assauts, attentats et assassinats- visant les forces de l'OTAN et plus généralement les étrangers, en réponse à l'offensive en cours à Kandahar, berceau des talibans.

Depuis 2005 et la résurgence de l'insurrection menée par les talibans, chaque année établit un nouveau record de pertes pour les troupes étrangères, déployées en Afghanistan depuis fin 2001.

Ce mois de juin a été particulièrement meurtrier avec, pour la première fois depuis la chute des talibans, 100 soldats tués. Ce niveau de violences est comparable à celui qu'ont connu les forces internationales, notamment américaines, en Irak au pire de la guerre en 2007.

La coalition affiche par ailleurs ses dissensions après le limogeage du général Stanley McChrystal, commandant des forces internationales en Afghanistan.

Son successeur, le général américain David Petraeus, a cherché mardi à rassurer sur le cours d'une guerre de plus en plus impopulaire, tout en admettant s'attendre à «de rudes combats» dans les prochains mois.

Le haut gradé a également promis aux troupes de l'OTAN de revoir l'application des règles restreignant le recours au soutien aérien pour protéger les civils, mais risquées pour les soldats.

«Nous observons des progrès dans certains domaines au beau milieu du difficile combat en cours en Afghanistan», a déclaré le général Petraeus lors d'une audition parlementaire visant à le confirmer dans ses fonctions en remplacement du général McChrystal, écarté après des propos peu amènes dans la presse visant l'exécutif américain.