Quelque 12,3 millions de personnes ont été victimes de la traite des êtres humains dans le monde en 2009-2010, selon le rapport annuel présenté lundi par la diplomatie américaine.

La secrétaire d'État Hillary Clinton fait état dans ce document de «progrès tangibles» depuis la publication du premier rapport il y a dix ans, dans la foulée de l'adoption d'une loi américaine sur le sujet.

«Un plus grand nombre de victimes ont été protégées, plus de cas ont fait l'objet de poursuites», note-t-elle dans l'introduction du rapport.

En présentant le rapport, le diplomate américain Luis C. de Baca a évoqué des «améliorations» en 2009-2010, mais «pas nécessairement une baisse du nombre des victimes». L'une des raisons, avance-t-il, est le développement plus systématique des poursuites.

Selon lui, «le succès, dans les années à venir, se manifestera par une augmentation du nombre de cas» mis à jour.

L'esclavage moderne, le travail des enfants, la prostitution forcée demeurent toutefois des drames largement ignorés, moins de 0,5% des victimes étant identifiées, selon la même source.

D'après le rapport, la tendance est à une féminisation de la traite, qui dépasse le cadre de la prostitution forcée. Le pourcentage de victimes est aussi presque double en Asie par rapport au reste du monde.

Deux nouveaux pays, Cuba et la République dominicaine, viennent grossir cette année la liste des pays les plus mal classés.

Deux autres, la Macédoine et la Suisse, sont désormais considérés comme respectant entièrement la loi américaine réprimant le trafic des personnes.

Enfin les États-Unis sont notés pour la première fois, et reçoivent la note 1, la meilleure possible sur 4.

La dégradation de la note peut déboucher sur la suppression de certaines aides, mais sa valeur en général est plutôt symbolique.