Le groupe britannique BP prévoit de porter la quantité récupérée de pétrole qui se déverse dans le golfe du Mexique à 50 000 barils (8 millions de litres) par jour d'ici fin juin, en réponse à une demande de l'administration Obama, a indiqué lundi un responsable américain.

«Après avoir été enjoint par l'administration de faire plus vite, BP accentue ses efforts pour endiguer la fuite de pétrole», a indiqué un responsable de l'administration américaine.

«Ils ont esquissé un plan pour contenir plus de 50 000 barils par jour d'ici la fin du mois de juin, deux semaines plus tôt que ce qu'ils avaient initialement proposé», a-t-il ajouté.

Selon les autorités américaines, l'écoulement de pétrole se situe entre 20 000 et 40.000 barils par jour (entre 3,1 et 6,3 millions de litres). Sur ce total, BP récupère environ 15.000 barils par jour.

Le groupe britannique prévoit également des moyens pour mieux contenir la marée noire «au-delà du mois de juin» et faire en sorte que le dispositif puisse mieux résister à de mauvaises conditions météorologiques, ou autres imprévus, a ajouté le responsable américain, alors que la saison des cyclones, qui pourrait battre des records dans l'Atlantique, pourrait encore aggraver la marée noire.

Cette annonce intervient le jour où le président américain Barack Obama doit se rendre une nouvelle fois dans les zones sinistrées.

Les garde-côtes américains avaient donné vendredi 48 heures à BP pour s'organiser de façon à mieux contenir la fuite de pétrole, estimant que le géant pétrolier n'en faisait pas assez jusqu'à maintenant.

Dans une lettre adressée au directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles, l'amiral des garde-côte James Watson avait écrit: «je m'inquiète du fait que vos plans actuels ne permettent pas une mobilisation maximale des ressources afin de parvenir à la capacité de récupération (de brut) correspondant aux nouvelles estimations sur la fuite».

BP a répondu à l'amiral Watson dans un courrier daté de dimanche, présentant de nouveaux moyens contre la marée noire, la pire de l'histoire des États-Unis.

«Au cours des dernières 48 heures, des solutions ont été élaborées et des équipements mobilisés qui permettront» d'augmenter les capacités de récupération du pétrole, affirme BP dans cette lettre dont l'AFP a obtenu copie.

Le groupe évoque plusieurs dispositifs, dont la mobilisation de plusieurs bateaux spécialisés dans les opérations pétrolières.

«Deux pétroliers» venant d'Europe doivent rejoindre le site où se situe la fuite, à quelque 80 km des côtes de la Louisiane (sud), là où la plateforme Deepwater Horizon, exploitée par BP, a sombré le 22 avril après une explosion et un incident survenus deux jours plus tôt.

Un autre navire pétrolier, appelé «unité flottante de production, de stockage et de déchargement» (FPSO) doit quitter l'Amérique du Sud pour le golfe du Mexique, tandis que des oléoducs venant du Brésil sont attendus en Louisiane.

BP envisage également d'intervenir à nouveau au niveau de la valve de sécurité du puits de pétrole. Au début de la marée noire, des robots avaient été utilisés, en vain, pour actionner la valve.