Un Français retenu en otage depuis près d'un an en Somalie a lancé un appel à l'aide pour sa libération, dans une vidéo mise en ligne sur des sites islamistes et diffusée mercredi par le centre de surveillance américain SITE.

«Je demande au peuple français de tout mettre en oeuvre pour ma libération», lance l'otage, Denis Allex, un agent des services de renseignement, qui apparaît sur la courte vidéo de 5 minutes assis, lisant un texte écrit sur une feuille de papier et entouré de quatre hommes cagoulés et en armes.

En tenue orange, similaire à celle des prisonniers américains de Guantanamo, où sont détenus les suspects d'Al-Qaeda, l'otage français semble lire son texte sous la contrainte. L'authenticité de la vidéo n'a pu être confirmée de source indépendante.

«Même s'ils ne me maltraitent pas physiquement, (la détention) joue beaucoup sur mon état moral et psychologique», dit l'otage.

Il énumère les revendications des insurgés islamistes somaliens Shebab, qui sont, selon le message, la cessation immédiate de tout support politique ou militaire de la France au gouvernement somalien et le retrait de tous ses conseillers de Somalie.

Les ravisseurs réclament aussi la libération de «moujhahidines» prisonniers dans des pays, «dont les noms seront communiqués plus tard», selon le texte lu par l'otage.

L'otage évoque les résultats des élections régionales françaises du 21 mars, un signe que la vidéo a été tournée après cette date.

Les dernières informations publiques au sujet de l'agent français émanant de ses ravisseurs remontent à septembre 2009, lorsque les insurgés islamistes somaliens Shebab avaient exigé que le gouvernement français cesse tout soutien au régime somalien et retire toute présence militaire avant de le libérer.

Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avait à l'époque rejeté ces demandes et renouvelé le soutien de la France au fragile gouvernement somalien.

Deux agents des services de renseignement français avaient été enlevés le 14 juillet 2009 à Mogadiscio. L'un d'eux, détenu par un mouvement distinct mais allié des Shebab, le Hezb al-Islam, avait retrouvé la liberté fin août. Il avait affirmé à la presse avoir pu échapper à ses ravisseurs, alors que des représentants du groupe l'ayant détenu ont fait état du versement d'une rançon, démentie par la France.

Selon Paris, ces deux officiers avaient pour mission de former des éléments de la police et la garde présidentielle. Les Shebab affirment de leur côté que les deux officiers étaient censés réunir des renseignements pour le gouvernement français, au profit des «forces de la croisade» en Somalie.

L'expression semble viser les troupes de l'Union africaine déployées dans le pays, soit quelque 5.000 soldats ougandais et burundais.